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29.12.2012 : Sauver l’Arctique… il y a urgence !

Le 18 décembre dernier le NSIDC (National Snow and Ice Data Center) a publié ses plus récentes données sur l’état de la banquise Arctique. Constat : elle ne s’étend désormais plus que sur 3,4 millions de kms2, soit 800.000 km2 en deçà (près d’une fois et demie la surface de la France) du précédent record qui avait enregistré durant l’été 2007 une surface d’environ 4,17 millions de km2.
En outre, rappelons que les glaces sous-marines fondent plus rapidement que prévu.
Le professeur Peter Wadhams, de l’Université de Cambridge, précise que « cela a de terribles conséquences en ce sens que lorsque la banquise se retire en été, l’océan se réchauffe et fait fondre à son tour les parties continentales entourant l’Arctique ». Cela entraîne la fonte du pergélisol (*) qui contient de très grandes quantités de méthane piégé dans le sol gelé. Or, le méthane est un puissant gaz à effet de serre et s'il est relâché, il peut fortement accélérer la vitesse du réchauffement de l’atmosphère. Toujours selon Peter Wadhams, « ce qui se déroule actuellement dans l’océan Arctique, dans l’indifférence quasi générale, est une véritable catastrophe à l’échelle planétaire pour les écosystèmes ».
Malheureusement, l’Arctique représente un nouvel eldorado à conquérir tant les ressources qui y sont présentes sont nombreuses : plus de 20% des réserves mondiales en pétrole et en gaz, mais également d’autres ressources naturelles, minières et halieutiques (exploitation de ressources vivantes aquatiques). De plus la fonte rapide de la banquise ouvre également la voie à une augmentation d’échanges commerciaux du fait de l’ouverture de nouvelles routes maritimes raccourcies : selon des estimations sérieuses, dans les années à venir c’est 20 % du trafic maritime international qui pourrait transiter en Arctique !
… bref, tous les ingrédients d’un bouleversement annoncé !
Dans la revue « Nature Climate change » un chercheur de l’université d’Harvard a expliqué qu’il serait possible d’enrayer la fonte des glaces en injectant des particules réfléchissantes dans l’atmosphère (concept de géo-ingénierie** ) ; que les rayons du soleil à atteindre le sol en seraient moins nombreux et qu’ainsi la glace pourrait se reconstituer. Selon la déclaration de David Keith au journal canadien « The Windor Star », la réduction de pénétration du soleil d’environ 0,5% suffirait à ramener le volume de l’Arctique au niveau auquel il était avant notre ère industrielle !
Cependant, la plupart des scientifiques, des environnementalistes et des ingénieurs qui prennent parti pour la géo-ingénierie voient ce processus comme une mesure complémentaire nécessaire pour stabiliser le climat, et non comme une véritable alternative à une économie de basses émissions de carbone. Peter Wadhams appelle à « des mesures urgentes » pour limiter l'augmentation des températures. « Nous ne pouvons plus prétendre faire quelque chose contre le changement climatique dans quelques décennies. Il est non seulement urgent de réduire les émissions de CO2, mais aussi d'examiner d'autres façons de ralentir le réchauffement, en développant notamment diverses méthodes de géo-ingénierie ».
Poser les bases d’un accord mondial ambitieux sur le climat devient un enjeu primordial pour tenté de freiner le réchauffement climatique et protéger l’écosystème arctique.

(*) Pergélisol : Sol (ou sous-sol, roche) qui se maintient durant une période d’au moins deux ans à une température négative égale ou inférieur à 0°C.
(**) Géo-ingénierie : Ce concept correspond à la manipulation artificielle et volontaire du climat terrestre, à l’échelle planétaire, pour enrayer les effets du réchauffement climatique dû à l'émission de gaz à effet de serre.

27.12.2012 : Le bateau Plancius (Expéditions Oceanwide Marine) immobilisé dans l'île subantarctique de Georgie du Sud.

Le bateau « Plancius » bien connu par les voyageurs polaires a été victime d’une immobilisation au niveau de l’ancienne station baleinière Grytviken en Géorgie du Sud (Île subantarctique). Après s’être enclenché automatiquement, le processus de sécurité du bateau a stoppé les moteurs. Selon Mark Van der Hulst (Directeur de l’agence d’expéditions polaires Oceanwide Marine Services), propriétaire du navire, les passagers n’ont couru aucun risque et le problème à été résolu sous quelques heures. Le bateau devait se rendre à Ushuaîa où les passagers devaient ensuite rejoindre Buenos Aires en Argentine pour regagner l’Europe. Si le problème a effectivement été solutionné et que les moteurs ont pu être redémarrés, il semblerait toutefois que le « Plancius » ait été remorqué jusqu’à Ushuaïa par l’ « Ortelius » un autre bateau de la compagnie Oceanwide. Les passagers ne donc passeront pas le réveillon du nouvel an à bord !…
Le bâtiment construit en 1976 pour la recherche océanographique de la Marine Royale Hollandaise a été reconverti en navire passagers et affecté à des destinations polaires (Arctique et Antarctique) depuis 2006.

17.12.2012 : Carte de voeux polaires & calendrier polaire 2013

Bientôt l’année 2013… la période d’échange de vœux approche !
Pour cette occasion, videopoles.fr est heureux de vous offrir une carte de vœux numérique –bien évidemment sur le thème polaire– pour souhaiter à vos proches, ami(e)s et relations 365 jours de bonheur. Un calendrier 2013 Arctique/Antarctique est également à votre disposition.
Pour accéder aux pages de téléchargement cliquer sur les liens suivants :
       >>> Carte de vœux 2013
       >>>   Calendrier 2013

07.12.2012 : Polar Pod le nouveau défit Antarctique de Jean-Louis Etienne.

L’infatigable Jean-Louis Etienne, notre « French doctor explorer », vient de se lancer un nouveau défit : se laisser dériver pendant un an sur le grand et puissant courant circumpolaire antarctique (24.000 Kms de long sur 1.000 Kms de large !) à bord d’une plate-forme océanographique baptisée « Polar Pod ». Trois marins ainsi que quatre scientifiques pour l’étude de la météorologie, océanographie et biologie seront à bord de cet engin qui possèdera une autonomie de six mois ; aussi durant les douze mois de l’expédition, un seul ravitaillement devrait être suffisant.
JLE explique «  Le Polar Pod est un vaisseau d’un nouveau genre, qui permet de passer beaucoup de temps en mer à un coût relativement réduit, puisque c’est un outil qui se déplace avec le courant » Cette plateforme conçue par  Scripps (Institut océanique Californien) et Ship Studio (architecte naval à Nantes) se présentera comme une grande tour métallique et finalement mesurera une centaine de mètres de hauteur ; elle sera maintenue verticalement par un ballast rempli d’eau de mer. Son poids sera de 720 tonnes ! Seul son quart sera émergé ; la nacelle dominera de 19 mètres la surface des eaux. Tout sera dimensionné pour affronter les plus gros tumultes des « 50e hurlants » et deux voiles rétractables lui permettront d’ajuster sa trajectoire et sa vitesse. L’électricité –stockée dans des batteries lithium-ion– sera  assurée par trois éoliennes de 2,5 Kw.
Particulièrement silencieux et contrairement à un navire traditionnel, les mouvements de Polar Pod ne perturberont pas  la surface de la mer, ce qui en fera le moyen idéal pour l’étude de l’échange atmosphère-océan (CO2, acidification), mesure des aérosols, dynamique des vagues, collecte de planctons, observation des oiseaux de mer ou encore enregistrement des signaux acoustiques de mammifères marins, krill etc… JLE précise « Il s’agit de mieux comprendre le rôle des océans, et surtout de celui-là, dans l’équilibre du climat »
La construction de Polar Pod  devrait débuter en Bretagne au cours du deuxième semestre 2013 pour une prévision de mise à flot dans l’océan austral fin 2014. Le budget total qui représente une somme d’environ 8 millions d’EUR reste encore à boucler.
Voir http://www.videopoles.fr  index “Info Polaire” du 06.06.2011.

© Polar Pod >

03.12.2012 : Laponie : les hôtels de glace vont bientôt ouvrir leur porte !

Au nord du cercle polaire, en Laponie Suédoise, une vingtaine d’ouvriers en épaisses parkas et bonnets de fourrure vissés sur la tête s’agitent autour d’un insolite chantier : la construction d’un hôtel de glace. Cet édifice ne vivra que le temps de la saison hivernale, car emporté par le dégel, il disparaîtra au prochain printemps !
Ces maçons du grand nord ajustent et assemblent des quantités de blocs de glace. Après les quelques semaines nécessaires pour édifier le gigantesque « igloo » composé de nombreux dômes, arcades et salles voûtées, le bâtiment pourra accueillir ses premiers visiteurs : une soixantaine de chambres (dont 16 suites) ainsi qu’un bar. Une chapelle -avec autel et des fonts baptismaux en glace- permettra la célébration de mariages et baptêmes.
L’icehotel situé dans le petit village de Jukkasjärvi (à 17 Kilomètres de Kiruna) doit ouvrir ses portes vendredi prochain 7 décembre et la course contre la montre est engagée. Beatrice Karlsson, l’une des responsables de l’établissement indique "Nous sommes complètement dépendants de la météo, nous avons un calendrier à respecter, mais il varie selon les années".
Après le gros œuvre, c’est maintenant le temps de la décoration et de l’ameublement : Tout est en glace : des lustres en glaçons aux sièges et lits taillés dans des blocs de glace ! même la vaisselle est en glace !  Chaque suite à son oeuvre d’art éphémère, spécialement créée pour l’occasion par des artistes venus des quatre points cardinaux (dont France, argentine, USA).
Le confort des chambres sera toutefois un peu spartiate avec en guise de lit des blocs de glace recouverts de peaux de rennes ! un sac de couchage permettra de palier à la température qui pourra être de –7 °C. En somme, une atmosphère douillette comparée aux –40° C de l’extérieur !
A Jukkasjärvi, sur les rives du fleuve Torne, c’est la tradition depuis 23 ans : ce chantier apparaît chaque année à même période… pour disparaître naturellement quelques mois plus tard lors de la débâcle arctique.
A signaler également l’Artic Snow Hotel de Rovaniemi et le snow-castle de Kemi (en Laponie Finlandaise) qui fonctionnent sur la base du même concept.
Voir diaporama http://www.videopoles.fr > page DIA Index Laponie/carélie.

Hôtel de glace de KEMI (Finlande)

30.11.2012 : Dès mai 2013, la goélette Tara repartira en expédition dans le Grand Nord (Interview de Romain Troublé, Secrétaire Général de Tara Expe).

« Tara » la légendaire goélette polaire embarquera dès mai 2013 dans le Grand Nord et tentera d’effectuer le tour de l’Océan Arctique par les passages du Nord-est et du Nord-ouest si la glace le permet… La plupart des scientifiques et instituts impliqués dans Tara Oceans accompagneront le projet. L'étude de l'Arctique avec la méthodologie mise en place dans le cadre du programme Tara Oceans permettra d’observer l'Arctique comme il ne l’a jamais été.
Le but sera de comprendre comment l'écosystème polaire réagit aux changements climatiques, à l'action de la pollution d'origine terrestre et à d'autres activités qui représentent un impact croissant sur sa biodiversité. La présence sur place permettra de sensibiliser la société, les acteurs politiques et le monde économique aux enjeux écologiques les plus urgents en Arctique.
Rappelons que la goélette Tara est actuellement amarrée sur la Seine à Paris au pied du Pont Alexandre III, avec accompagnement d’une exposition et ce, jusqu’au  27.01.2013 (voir http://www.videopoles.fr ACTU Polaire du 22.09.2012 et le site TARA : http://oceans.taraexpeditions.org/ )

Avec l’accord de Tara Expéditions, videopoles.fr publie ci-après l’intégralité du récent interview de Romain Troublé, secrétaire général de Tara Expéditions : « Tara oceans, polar circle »

Pourquoi l’Arctique ?
L'Océan Arctique, bien connu du bateau depuis sa dérive de 507 jours en entre 2006 et 2008, est en phase de transition depuis une vingtaine d'années. Le monde regarde toujours de plus près la fonte de l'Arctique, enjeu fondamental pour la machine climatique. L’été dernier les scientifiques ont observé une étonnante accélération du processus de fonte de la banquise et envisagent pour certains une fonte estivale totale dès 2020, alors que les estimations du GIEC parlent de la fonte totale en 2050 !
L'objet de cette mission sera donc de contribuer à l'effort international de compréhension de l'écosystème arctique avant un probable changement de régime, pour que nous puissions anticiper et s'adapter aux changements qui semblent en toute évidence s'accélérer.
Pouvez-vous nous détailler le programme scientifique de cette expédition ?
Tara permet de faire cohabiter un bon nombre d'approches scientifiques. Nos objectifs et nos moyens sont précisément réfléchis en amont de la mission. Lors de la dernière expédition Tara Oceans, seul l'océan arctique a manqué dans l'effort de collecte de plancton réalisées sur tous les océans de la planète. Il y a donc un fort intérêt de pouvoir comparer la biodiversité arctique avec la biodiversité des autres provinces océaniques. Qui plus est, la formidable cohésion de l'équipe de scientifiques réunie depuis 2009, son expérience collective, son approche globale et le matériel encore à disposition sont autant de facteurs clés de réussite.
En complément de cette approche plutôt biologique, il y a de multiples questions à aborder du point de vue océanographique, chimique, climatique, pour lesquelles Tara Expéditions compte contribuer aux efforts en cours par l'intégration d'une équipe multidisciplinaire de scientifiques.
Quels sont les risques que vous identifiez lors de cette expédition?
On peut identifier plusieurs types de risques naturels, diplomatiques, ou techniques.
Les risques naturels sont bien entendu une météo difficile à prévoir et la présence importante de glace. Ce sont des risques pouvant mettre en péril l'expédition car bien que la période de dégel se renforce, la fenêtre de passage avant que la glace ferme à nouveau reste courte et ne laisse pas beaucoup de place à de longs imprévus. L'expédition ayant lieu en majeure partie dans des eaux sous souveraineté des pays riverains de l'Arctique, il est possible que la coopération ne soit pas évidente avec tous ces pays. Sur l’aspect technique, il y a toujours le risque d’une panne d’un des moteurs ou générateurs de Tara pouvant occasionner un retard ne nous permettant pas de boucler le tour de l’Arctique avant le regel.

Depuis quand travaillez-vous sur cette expédition ?
Depuis 2009, Tara a sillonné et échantillonné tous les océans de notre planète sauf un, l'Océan Arctique. Depuis que nous avons dû annulé, à regret, le passage arctique de Tara Oceans en mars 2011, nous entretenons cette idée avec Etienne Bourgois, Eric Karsenti et les principaux scientifiques. Nous y travaillons concrètement depuis le mois de mars 2012.
Avez-vous le financement nécessaire ?
Pas encore totalement, mais nous avons le soutien de partenaires scientifiques clés en France, en Europe et en Amérique ainsi que le soutien de notre mécène historique agnès b. et du Prince Albert II de Monaco.
Nous cherchons des partenaires et mécènes capables de s'engager aux cotés de Tara pour 3 ans et de prendre en charge au moins 30% du budget soit 500 000 €/an.
Comment choisissez-vous les expéditions que vous réalisez et quel est le fil directeur de Tara Expéditions dans ses choix ?
La mission de Tara est d'étudier et de comprendre le comportement des océans face à la crise écologique et au changement climatique. Nous définissons ensuite les enjeux planétaires plus importants où l'expertise de Tara peut être utile. Nous avons aussi une autre contrainte d'identifier des programmes de recherche capables d'éveiller la curiosité du public. Le plancton par exemple, à première vue un sujet difficile car invisible, a su interpeller le public par son rôle clé pour la vie sur Terre. Et ce grâce à l'investissement important de l'équipe Tara et de l'engagement exemplaire des chercheurs du CNRS, de l'EMBL et du CEA dans l'effort de partage.
C'est aussi souvent une histoire d'Hommes, de rencontres, d'idées partagées qui orientent l'étrave de Tara.

23.11.2012 : les bases des terres australes et antarctiques françaises imposent aux hivernants un tri strict des déchets.

En Antarctique, le traitement des déchets est une préoccupation importante qui correspond à une volonté partagée par l’ensemble des nations de réduire au mieux l’impact de la présence humaine sur le grand contient blanc.
Depuis 10 ans, dans les bases des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises ) une gestion nouvelle des déchets a été mise en place. Dans les îles Kerguelen, à Port-aux-français un tri très rigoureux a objectif « zéro déchet » été imposé aux hivernants. Les déchets sont triés dans pas moins de douze bacs et six points de collecte correspondant à six grandes familles de déchets. De nombreuses formations ont été dispensées, en particulier pour les nouveaux venus et chaque base a édité son propre guide pour sensibiliser ses membres.
Après tri et collecte, les déchets sont chargés par hélitreuillage de caisses ou de sacs pour être valorisés à la Réunion ou en Afrique du Sud. Toutefois, les «déchets spéciaux » sont conditionnés pour être envoyés en métropole. L’ensemble de cette politique permet d’éviter un stockage de déchets par enfouissement sur zone.
En effet, Cedric Marteau, directeur de la réserve naturelle des terres australes, raconte  « pendant longtemps, tout était mis à la mer ou enfoui, on brûlait des pneus sur les bases ; c'était une autre époque ».
Aujourd’hui, les TAAF mènent une action exemplaire avec notamment d’importantes opérations de nettoyage pour les déchets historiques et une politique visant à ne plus rien laisser dans les districts. Cette mesure s’inscrit dans une gestion environnementale active plus globale et la mise en place d’un plan d’action biodiversité tendant notamment au développement de projets de conservation de la biodiversité.

17.11.2012 : Comment en 1989 Michel Rocard et Bob Hawke ont sauvé l’Antarctique et peut-être le monde…

Ce texte publié par « Radio M » station locale (voir site http://www.radio-m.fr/index.php?lang=fr ) est la postface de l’ouvrage écrit par le glaciologue Claude Lorius et le journaliste Laurent Carpentier « voyage dans l’anthropocène » :

Au cours de sa carrière, Claude Lorius a été attiré par les hautes latitudes, le désert des glaces, royaume des pétrels des neiges et des manchots empereurs. L’étude des carottes de glace l’a mené à prendre conscience des risques que le réchauffement climatique fait courir à l’humanité. De ses recherches aux Pôles, Claude Lorius et bien d’autres estiment que la planète est entrée dans une nouvelle ère, “l’anthropocène”, où les humains ont pris le contrôle de l’environnement dont la sauvegarde est dès lors un défi majeur et urgent lancé à la communauté internationale.
En 1984, Claude Lorius dirige l’expédition mythique à Vostok. Mythique pour deux raisons : la première, parce qu’elle va permettre de reconstruire le climat de la Terre et la composition de l’atmosphère sur une période de 160 000 ans. Et que va en découler une affirmation révolutionnaire : à travers le taux de CO2 enregistré dans les glaces, Claude Lorius et son équipe déduisent que “la planète devrait sensiblement se réchauffer au cours du XXIe siècle, au risque d’affecter les ressources en eau, l’agriculture, la santé, la biodiversité et, d’une façon générale, les conditions de vie des humains…” Si ces propos et la reconnaissance du réchauffement climatique sont couramment admis aujourd’hui, à cette époque, c’était une véritable avancée.
La deuxième raison qui rend l’expédition de Vostok mythique, c’est la collaboration française, américaine et soviétique en période de guerre froide. En effet, comme le raconte ce livre, même si l’Antarctique est reconnu continent international, la mise en commun des moyens logistiques, dont certains assurés par les militaires, était une première pour la réalisation des campagnes. Et ceci rend pour moi ce Voyage dans l’Anthropocène essentiel.
Car l’une des grandes découvertes politiques au cours de ma vie, c’est que les relations interpersonnelles sont infiniment plus importantes que ce que l’on croit, les subtilités des dossiers sont un facteur second ; la confiance est un facteur absolument majeur.
L’Antarctique a ainsi surgi dans ma vie d’abord à travers une histoire d’amitié. J’ai obtenu au cours de ma carrière de ministre de l’Agriculture, puis en tant que Premier ministre sur le dossier de la Nouvelle-Calédonie, celle de Robert Hawke, mon homologue australien. En juin 1989, Robert Hawke est invité en France en visite d’État. Tout va se passer à l’Élysée, y compris le dîner d’apparat : robes longues, cravates noires, 400 couverts… Cependant, la France ayant aussi un bonhomme appelé Premier ministre, j’ai la petite monnaie de la pièce : un déjeuner de travail à Matignon et une unique réunion. Nous voilà donc ensemble le 17 juin 1989, à 11 heures du matin, le Premier ministre d’Australie et moi-même.
À l’ordre du jour, la recherche et la coopération scientifique, quelques contentieux commerciaux. Je retrouve un pote, mais personne ne sait à quel point on était devenus copains et complices. Je découvre là une nouvelle loi sociologique : dans ce genre de réunion, le travail a été préparé à l’avance et ce qu’on peut se dire est calibré. Et ce petit monde autour de moi, les ministres mais surtout l’employé de l’Élysée, et puis même mes propres conseillers, se comporte comme des commissaires politiques. On ne sort pas des rails tracés à l’avance. Il en va de même pour mon partenaire australien. Et donc, il ne se passe rien.
Il fait un temps extraordinaire. Le ciel est bleu, magnifique. Le parc de Matignon est le plus beau de Paris, c’est bien connu. Même Mitterrand en était jaloux. Après le déjeuner, j’offre le café à mon pote. J’avais plein de sujets à évoquer avec lui. Mais celui-ci me coupe la parole et me dit :
– Michel, il faut que je te parle de l’Antarctique.
– Écoute, Bob, il s’est noué entre nous une confiance et une amitié assez rares à nos âges. Nous avons certes découvert que nous avons les neurones faits pareils et le même sens du monde. Mais j’ai plein ma hotte de trucs à évoquer avec toi, le nucléaire, nos conflits commerciaux, et toi, tu viens m’ennuyer avec les manchots.
– Michel, fous-moi la paix, me répond-il, écoute-moi un peu. Tu n’y connais rien et tu as bien tort. Je t’explique.
Que m’explique-t-il ? Que nos deux gouvernements ont signé par inadvertance ou esprit de routine un texte qui allait aboutir à autoriser l’exploitation des matières premières et minérales en Antarctique. À l’époque, je savais à peine ce qu’était l’effet de serre.
– Il ne faut pas permettre l’exploitation pétrolière dans l’Antarctique, insiste-t-il.
– Ah bon, tu crois, est-ce possible ?
– J’espère bien que c’est possible. Sur ce sujet, je sais peu de choses, mais je suis le seul vrai écologiste qu’il y ait eu au Parti socialiste pendant très longtemps.
Je me dis très vite qu’il a raison, mais si je lui donne raison, techniquement, le travail va consister à faire marcher les diplomaties. Or, mon ministre des Affaires étrangères est non seulement mon ennemi intime, le meilleur des contrôleurs politiques de Mitterrand sur mon dos. Il s’appelle Roland Dumas, mais en plus, il s’est permis de faire une sortie épouvantable contre les écologistes, en se plaignant de voir la politique envahie par des prophètes barbus compliquant le jeu déjà difficile de la realpolitik.
Il me vient une idée diabolique. C’est un coup d’État, ça. Je dis à Hawke : “Écoute, si nous avons des morts voisins dans beaucoup de cimetières, nous n’avons jamais fait quoi que ce soit historiquement ensemble. Il n’y a jamais eu un acte commun franco-australien. On pourrait faire le premier en écrivant ici que nous prenons la décision de ne pas soumettre à ratification le texte.”
Il me regarde en se marrant et me dit :
– Tu ferais ça ?
– Oui, je ferais ça, bien entendu.
Nous faisons venir sur la pelouse de Matignon une secrétaire, qui écrit deux fois cinq lignes, en anglais et en français, pour dire qu’on ne soumettra pas à ratification ce texte-là parce que toute exploitation pétrolière en Antarctique est dangereuse localement, internationalement. Comme ça, dans le parc, en une demi-heure, le temps de rédiger, de faire taper… Quand on a le truc officiel, Hawke sort son stylo et signe. Et puis il me le tend pour que je signe.
– Écoute, Bob, lui dis-je, il y a un petit problème, c’est que toi, tu es ton propre chef, mais ce n’est pas mon cas. Il te faut la signature du président de la République française. Il faut donc que tu le voies. Tu vas bien le revoir encore ?
– Ah, oui, tiens, il faut se dépêcher, j’ai rendez-vous avec lui à 16 heures, là, maintenant.
– Je vais monter dans ta voiture.
J’arrive dans la voiture de Bob Hawke à l’Élysée. Le Président attend debout sur le perron. Je suis accueilli d’un : “Qu’est-ce que vous faites là ?”
– Monsieur le Président, on voudrait vous proposer quelque chose.
– Mais le protocole ne l’avait pas prévu.
– Monsieur le Président, justement, c’est bien pour ça. Il m’a semblé que, pour que Bob Hawke vous explique de quoi il s’agit, je pourrais servir d’interprète et vous dire ce que nous avons à dire… Mitterrand est furieux. Il considère que j’ai outrageusement marché sur ses plates-bandes mais Hawke est là, debout, et il y a naturellement trente caméras, notamment celles de la télévision australienne. Il ne peut pas faire d’incident. Alors, il bougonne puis nous dit : “Montez.” Les huissiers ouvrent les portes. Nous voilà tous les trois dans son bureau. Il s’assied à sa table, nous laisse tous les deux debout, prend 4, 5, 6 interminables minutes à relire notre papier dans tous les sens. Hawke est debout. C’est une insulte. Mitterrand a remplacé un “car” par un “parce que” ou le contraire, enfin, je ne sais plus, mais nous avons les mots et la plume du Président dans le communiqué. Le texte est retapé. Il signe. Je les laisse à leur tête-à-tête et déguerpis non sans avoir prévenu l’AFP depuis l’Élysée. Je ne sais si Mitterrand m’a jamais pardonné, parce que c’était en violation de toutes les procédures connues puisque je court-circuitais aussi son homme dans mon gouvernement.
Toute cette aventure vient d’un type incompétent – je n’ai pas de connaissances là-dessus – et qui a fait confiance à un étranger. Le résultat est complètement foudroyant. Il n’aura pas fallu trois semaines pour que toute l’Europe se rallie. Mais nous avons encore besoin de l’avis des États-Unis. J’apprends que Baker fait une escale de 1 h 30 à Paris et qu’il va passer voir Roland Dumas. Je me précipite sans y être invité au ministère des Affaires étrangères. Je pénètre pas tout à fait de force, mais pas loin. Je suis le Premier ministre en exercice quand même ! Et j’apostrophe Baker en lui disant que c’est bien, les élections, mais que cela fait six mois que nous attendons une réponse. Je prends en retour une avoinée comme rarement j’en ai reçue aux cris de “Vous êtes fous, vous autres, les Européens ! Nous sommes 6 milliards d’hommes, on va être 9 milliards dans moins de quarante ans, nous allons manquer de ressources minérales, alimentaires, de ressources de toutes natures partout, et vous voulez geler l’utilisation de ressources probablement immenses là où il en reste. Il n’y a plus que l’Antarctique qui soit encore vierge. Il faut vous reprendre, les Européens, vous êtes complètement cinglés”. Je repars, catastrophé.
Je ne sais plus quoi faire. J’ai alors une idée complètement diabolique. Je savais que le Français le plus populaire aux États-Unis s’appelait Jacques-Yves Cousteau. Un mauvais caractère, un type assez désagréable, qui avait une réputation bien établie de ne jamais avoir travaillé pour la puissance publique et de refuser de le faire. Je le convie quand même à Matignon et j’ai une gueule ainsi faite qu’il accepte mon invitation. Je lui raconte : “Vous n’aimez pas travailler pour l’État et vous l’avez souvent dit dans des conditions presque impolies, mais oublions. Je vous paye une mission d’État de trois mois aux États-Unis sous la condition que vous décrochiez trente-cinq ou quarante audiences de sénateurs et que vous projetiez Le Monde du silence cinquante fois partout avec débats à l’appui”.
Il se marre et accepte. L’ambassade de France monte une cellule spécialisée qui pointe les audiences et nous télégraphie chaque fois qu’un sénateur nouveau se rallie. Et puis un beau jour, on est arrivé à cinquante-deux sénateurs. La négociation s’ouvrira au printemps 1990 et battra un record de brièveté. Elle s’est conclue par un traité de Madrid qui vaut troisième protocole pour l’Antarctique, le premier, l’autre était mort, et qui déclare l’Antarctique “Terre de science, réserve naturelle, patrimoine de l’humanité, intouchable, interdit à toute activité humaine autre que le tourisme ou la recherche, donc interdit de toute activité productrice de calories”. C’est le triomphe.
L’équation de la vie politique internationale est la suivante. Monde entier : toutes les relations internationales sont faites de méfiance. Monde entier : les diplomates et les généraux sont là pour empêcher les gouvernements de prendre des risques et pour consolider la sécurité de chacun devant la méfiance de tous les autres. On ne sort de là, à mon avis, que par effraction.
Le traité sur l’Antarctique date de 1959, une année pendant laquelle le nombre des fusées transcontinentales, aussi bien russes qu’américaines, augmente de trois cents ou quatre cents. Leur portée est suffisante pour tuer chez l’autre une centaine de millions de concitoyens. Tous les états-majors civils et militaires réfléchissent à la guerre fatale et personne n’imagine qu’elle soit évitable. Or, c’est en 1959 que les présidents américain et russe Eisenhower et Krouchtchev signent le traité qui démilitarise le continent antarctique, et délimite, enregistre et reconnaît les revendications territoriales à sept nations parmi lesquelles il n’y a ni les États-Unis, ni l’Union soviétique. Le texte enregistre les zones, les déclare valides. À l’article 4, il en interdit la matérialisation. Pas de barbelés, pas de guichets, pas de passeports. La surveillance de l’application du traité, et par conséquent la gestion de l’Antarctique, est assurée par le Secrétariat permanent du traité. À l’article 5, il crée une obligation de coopération internationale en cas de difficulté pour une expédition scientifique. En pleine guerre froide.
J’ai un peu cherché. On n’a pas trouvé de travaux diplomatiques préparatoires. Il semble bien que les services n’ont pas mouliné de la dépêche pendant un an et demi, comme le veut l’usage. Mon hypothèse, et la contre-épreuve est difficile, c’est qu’il s’est passé entre les deux chefs d’État, deux grands hommes de paix, quelque chose qui ressemble à ce qui s’est passé trente ans plus tard entre Bob Hawke et moi.
À travers toutes ses aventures, Claude Lorius, que j’ai décoré du titre de commandeur de la Légion d’honneur, au large – là encore – des côtes du Groënland, a, lui aussi, montré l’importance à la fois de la coopération internationale du point de vue scientifique et de la nécessité de sanctuariser une région stratégique du point de vue écologique mondial. Dans son ouvrage, il nous invite au sursaut…
Que l’humanité ose protéger l’Arctique comme elle l’a fait pour l’Antarctique ! Que l’humanité devienne courageuse ! Nous sommes dans l’Anthropocène. Nous devons nous battre.

Par Michel Rocard

Le livre « voyage dans l’anthrospocène ; cette nouvelle ère dont nous sommes les héros » a été publié en 2011 par Actes sud. Son questionnement interpelle chacun d’entre nous : serons-nous les gardiens de la Terre ou les spectateurs impuissants de notre toute-puissance ? ... à lire absolument !

09.11.2012 : Antarctique, observation de deux nouvelles colonies de manchots empereurs.

Deux nouvelles colonies de manchots empereurs représentant plus de 6000 poussins viennent d’être repérées non loin de la base française antarctique Dumont d’Urville. Selon les informations de l’IPEV (Institut Polaire français Paul Emile-Victor) et du CNRS, ces deux nouvelles colonies, insoupçonnées d’existence depuis plus de dix ans ont été identifiées la semaine dernière (1er et 2 novembre) lors de la première rotation saisonnière du navire ravitailleur Astrolabe. C’est grâce à la décision de l’IPEV –pour permettre à André Aucel qui soupçonnait une telle présence suite à des observations antérieures à la rupture de la langue glaciaire– qui a décidé de dévier la route normale de l’Astrolabe, en profitant de circonstances météorologiques favorables. L’appui d’hélicoptères transportés, la parfaite connaissance de l’environnement polaire des équipes logistiques de l’IPEV et la prouesse de navigation de l’équipage de l’Astrolabe ont favorisé l’opération d’identification en permettant de confirmer la présence des manchots.
Ces deux groupes sont situés sur la banquise hivernale, qui emprisonne les restes du glacier Mertz… une grande muraille de glace de 80 kilomètres de long sur 40 kilomètres de large s’en est détachée en février 2010. Ces colonies proviennent très probablement d’une colonie initiale d’empereurs, lesquels –suite à la rupture du glacier Mertz– tentent de trouver de nouveaux sites adaptés à la reproduction.
Les colonies de manchots empereurs (Aptenodytes forsteri) ne sont pas faciles à repérer car elles ne sont rassemblées sur la banquise qu’en hiver antarctique durant les périodes de reproduction (d’avril à début décembre) ; à cette saison, l’accès du continent est particulièrement difficile pour l’homme. Yves Frenot, directeur de l’IPEV a confié à l’AFP que « cette découverte montre que dans ce secteur, ils [les manchots empereurs] sont plus nombreux que ce que l’on pensait ».
Les deux nouvelles colonies observées sur la banquise à 250 kilomètres de la base sont distantes d’environ 15 kilomètres l’une de l’autre et abritent 6000 poussins, soit 6000 couples de manchots, chaque couple ne pouvant élever qu’un seul poussin par année de reproduction.
Selon un recensement de grande ampleur réalisé à partir d’observations satellitaires publié en avril dernier, il apparaît que la population totale de manchots empereurs, répartie dans 44 colonies, est estimée à environs 595.000 individus, soit près du double des estimations précédentes (voir http://www.videopoles.fr/ ACTU 30/04/2012).

08.11.2012 : Echec de la Commission pour la Conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique ( CCAMLR ).

La “commission pour la conservation des ressources marines vivantes de l’Antarctique” qui s’est tenue à Hobart (Tasmanie-Australie) dans la seconde quinzaine d’octobre dernier (voir ACTU du 20.10.2012 http://www.videopoles.fr) avec pour mission d’étendre les sanctuaires maritimes de l’Antarctique et de restreindre les zones de pêche pour préserver les ressources alimentaires de nombreuses espèces vivant de l’écosystème, s’est conclue sans résolution, face à la résistance de la Russie et de la Chine.
La coalition d’une trentaine d’ONG réunies sous la bannière d’AOA (Alliance de l’Océan Antarctique comprenant WWF, Greenpeace, Blue marine foundation, Humane society international  etc…) qui plaide pour la création de ces aires marines  dans l’Est Antarctique a fait part d’une « profonde déception ».
Steve Campbell, Directeur de l’AOA a déclaré : « Le monde regardait la CCAMLR cette année pour s’assurer qu’elle déciderait de mesures significatives, mais tout ce qu’elle a décidé, c’est de se revoir dans six mois », juillet 2013 en Allemagne !.
Farah Obaidullah de Greenpeace a dénoncé les résultats de l’organisation en indiquant « cette année la CCAMLR s’est comportée comme une organisation de pêche et non comme une organisation dédiée à la conservation des eaux de l’Antarctique ».
Greenpeace ne retient qu’un seul point positif : le fait que les membres de la CCAMLR aient réitéré leur intention de créer des zones marines protégées : « la question est de savoir maintenant si des pays comme la Russie, la Chine et l’Ukraine viendront à la prochaine réunion pour respecter leurs engagements » a-t-il ajouté.
La CCAMLR a été créée en 1982, dans le cadre de l’article IX du traité sur l’Antarctique, avec pour mission la conservation de la vie marine menacée par l’intérêt commercial croissant suscité par le krill, alors que celui-cireprésente la ressource alimentaire capitale pour les animaux de l’océan austral. Le secteur abrite une forte population de manchots, phoques et baleines ainsi que des fonds marins introuvables ailleurs.
La faune antarctique peut trembler : elle vient de nouveau de passer à travers les mailles du filet de la préservation malgré les deux semaines de réunion de la CCAMLR à Hobart réunie à cet effet…

02.11.2012 : Conseils aux voyageurs se rendant en Antarctique (France-Diplomatie du site du Ministère des Affaires Etrangères).

En ce début de saison des voyages à destination de l’Antarctique, videopoles.fr souhaite faire ci-après l’écho d’une fiche d’informations et de conseils particulièrement intéressante qui est publiée par le site France-Diplomatie du Ministère des Affaires Etrangères ; la voici dans son intégralité :

GENERALITES

L’Antarctique est définie par le Traité sur l’Antarctique du 1er décembre 1959 comme l’ensemble des terres, îles et espaces maritimes situés au sud du 60ème parallèle sud. Toute activité dans cette région doit respecter les réglementations internationales adoptées par la Réunion consultative du Traité sur l’Antarctique (RCTA) ainsi que, pour les ressortissants français, les règles nationales françaises (voir le Code de l’environnement).
 L’Antarctique est une zone dangereuse en raison de ses conditions climatiques extrêmes, tant à terre (températures très basses y compris en été, vents violents, changements de temps très rapides, altitude élevée etc.) qu’en mer (glaces dérivantes, houle, courants et vents violents etc.). L’Antarctique est aussi une région écologiquement fragile où toute activité est encadrée par des normes environnementales strictes (voir la rubrique « entrée en séjour »).
 Il n’existe aucun service d’urgence en Antarctique : en cas de difficulté, le visiteur ne pourra compter que sur les moyens de son groupe ou de son opérateur touristique pendant le délai nécessaire à l’acheminement de secours - qui peut atteindre plusieurs jours, l’Amérique du sud étant à 975 kms, l’Australie à 2 500 kms et l’Afrique du Sud à 4 500 kms. Il est très vivement recommandé de ne pas voyager seul, d’éviter toute prise de risque inutile et de se doter du matériel nécessaire dont le bon fonctionnement aura été vérifié.
 Les télécommunications sont difficiles en Antarctique. Les bases scientifiques disposent le plus souvent d’une couverture radio, téléphonique et internet limitée mais suffisante à leurs besoins. En revanche, sur le reste du continent, les télécommunications sont quasi-inexistantes - notamment au sud du 70ème parallèle. Il est indispensable de se renseigner avant le départ sur la couverture radio des zones dont la visite est prévue ainsi que sur les équipements nécessaires.

TRANSPORTS

 L’accès à l’Antarctique se fait essentiellement par navire à partir du Chili, de l’Argentine, de l’Afrique du sud, de la France (île de la Réunion), de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Le continent est également accessible par avion et des compagnies proposent des survols touristiques de la région. L’activité touristique se concentre surtout dans la Péninsule antarctique, plus facile d’accès. Il est vivement déconseillé de se rendre en Antarctique hors de la saison touristique (qui va d’octobre à mars) du fait de la nuit polaire et du froid accru lors de l’hiver austral (avril à septembre).
 Les déplacements à l’intérieur de la zone du Traité peuvent se faire par navires, véhicules terrestres ou avions dans le respect des règles environnementales et de sécurité en vigueur. Il n’existe toutefois aucune assistance aux navires, aéronefs et véhicules en Antarctique, ce qui implique d’être très attentif au respect des règles de sécurité et de bien se renseigner sur les conditions météorologiques.

  • A terre, l’absence de routes, le relief parfois accidenté et les conditions climatiques (glaces, crevasses, vents, températures extrêmes…) créent un risque élevé d’accident.
  • En mer, le risque provient des conditions de navigation difficiles (glaces dérivantes, courants, tempêtes violentes etc.), accru par l’éloignement des ports les plus proches.
  • Les activités aériennes sont déconseillées, l’Antarctique étant situé hors de la zone ETOPS. Les infrastructures et l’assistance en vol sont en outre quasi-inexistantes. Les vols intérieurs sont le plus souvent réalisés par des aéronefs d’Etats chargés du ravitaillement des bases scientifiques. Ils n’accueillent généralement pas de touristes.

ENTREE / SEJOURS

 Les revendications territoriales nationales étant mises en sommeil au sud du 60ème parallèle par le Traité sur l’Antarctique, aucune formalité de passeport ou de visa n’est nécessaire. Ces formalités peuvent toutefois s’avérer nécessaires en cas d’escale ou de transit dans un Etat étranger avant de se rendre en Antarctique.
 Il est vivement recommandé, pour tout voyage sur place, de recourir aux services d’un opérateur spécialisé respectant les réglementations internationales et nationales de sécurité et de protection de l’environnement.
 Pour tout voyage effectué par l’intermédiaire d’un opérateur touristique, il est recommandé de vérifier que cet opérateur dispose d’un permis d’activité délivré par l’autorité compétente de l’une des Parties consultatives du Traité sur l’Antarctique, garant du respect de la réglementation adoptée par la RCTA en matière de tourisme, de sécurité des personnes et des navires, et de protection de l’environnement. Les opérateurs affiliés à l’IAATO (International Association of Antarctica Tour Operators) sont en principe respectueux de ces règles.
 Pour les voyageurs indépendants, une autorisation d’activité dans la zone du Traité sur l’Antarctique doit être sollicitée et obtenue préalablement au départ, auprès de l’autorité compétente de l’une des Parties consultatives du Traité sur l’Antarctique. L’autorité française compétente est l’administration des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Les formulaires de demandes d’autorisation d’activité peuvent être téléchargés sur le site des TAAF.
 Tout voyage en Antarctique doit se faire dans le respect des « Directives pour les visiteurs de l’Antarctique », adoptées par la RCTA.
 Les voyageurs présents en Antarctique doivent respecter les réglementations environnementales adoptées par la RCTA pour protéger les écosystèmes fragiles de cette région. Ces normes sont rappelées dans les « Directives pour les visiteurs de l’Antarctique ».
 Il est important de vérifier, avant le départ, s’il existe des réglementations spécifiques applicables aux zones dont la visite est envisagée. Cinq types de zones existent dans la zone du Traité sur l’Antarctique :

  • Les zones de droit commun, où s’appliquent les dispositions du Protocole relatif à la Protection de l’environnement et les réglementations adoptées par la RCTA.
  • Les zones couvertes par des « lignes directrices pour les visites de sites » sont des espaces fréquemment visités pour lesquels des réglementations spécifiques ont été adoptées. La liste de ces zones est disponible sur le site de la RCTA.
  • Les « zones spécialement protégées de l’Antarctique »(ZSPA) sont des espaces auxquels l’accès est interdit à toute personne qui ne dispose pas d’un permis délivré par une autorité nationale compétente. La liste de ces zones est disponible sur le site de la RCTA.
  • Les « zones gérées spéciales de l’Antarctique » (ZGSA) désignent des espaces auxquels l’accès est autorisé à condition de respecter des règles environnementales strictes. La liste de ces zones est disponible sur le site de la RCTA.
  • Les « sites et monuments historiques de l’Antarctique » sont des zones et/ou des édifices aménagés et/ou construits par l’homme qui revêtent un intérêt particulier pour la compréhension de l’histoire du continent. Ces sites sont classés soit en ZSPA soit en ZGSA. Leur liste est disponible sur le site de la RCTA

SANTE

 Il convient de s’informer sur les conditions et modalités d’un rapatriement sanitaire dans la zone du Traité sur l’Antarctique auprès de l’organisateur du voyage ou de sa compagnie d’assurance dans le cas d’une assurance rapatriement. L’éloignement des services d’urgence empêche toute prise en charge médicale dans de brefs délais.
Les risques sanitaires en Antarctique sont surtout liés aux conditions climatiques.

  • Les températures extrêmes (selon les régions, -35°C à +5°C en moyenne l’été ; -70°C à -35°C en moyenne l’hiver) et des mers adjacentes (-1°C à -1.5°C en moyenne pour les eaux non-gelées) peuvent entraîner des pathologies et traumatismes liés au froid (hypothermie, hypoxie, infections pulmonaires, œdèmes, gelures…). Il convient de s’assurer, avant le départ, de disposer d’un équipement adapté aux activités envisagées. Les systèmes de chauffage doivent notamment faire l’objet d’une attention particulière en raison des risques d’empoisonnement au monoxyde de carbone.
  • Le climat de l’Antarctique étant très sec, le risque de déshydratation - bien que paradoxal - est réel et pas nécessairement ressenti. Il recommandé de s’hydrater régulièrement.
  • L’Antarctique est le continent à l’altitude moyenne la plus élevée (2 300 mètres) et plusieurs régions dépassent les 4 000 mètres (Monts Transantarctiques, Massif Vinson, Dômes glaciaires de l’est…). Il est important de s’assurer, avant un voyage, de son aptitude à faire face aux pathologies liées au manque d’air (hypoxie, barotraumatismes, œdèmes, troubles cardiaques, nerveux, visuels et auditifs).
  • Le rayonnement solaire, normalement moindre dans les régions polaires, est accru en Antarctique par le déficit d’ozone stratosphérique. Ce phénomène accroît l’exposition aux rayons ultraviolets, elle-même renforcée par la réflexion sur la neige et la glace. Il est important de se protéger la peau et les yeux (risques de dermatites, lucites, photokératite, kératose etc.).

 Vaccinations : aucun vaccin n’est obligatoire, toutefois, la mise à jour de la vaccination diphtérie-tétanos-polimyélite et hépatite A est vivement recommandée.
 Il est enfin recommandé de disposer d’un stock de médicaments usuels (consultez votre médecin).

NUMEROS ET ADRESSES UTILES

 Secrétariat du Traité sur l’Antarctique (RCTA)

  • Adresse postale : Secretaría del Tratado Antártico Maipú 757 Piso 4 C1006ACI - Buenos Aires Argentine
  • Téléphone : + 54 11 4320 4250 + 54 11 4326 2174
  • Télécopie : + 54 11 4320 4253
  • Site internet : www.ats.aq

 Terres australes et antarctiques françaises

  • Adresse postale : Rue Gabriel Dejean 97410 Saint Pierre Ile de la Réunion - France
  • Téléphone : +33 (0)2.62.96.78.78
  • Télécopie : +33 (0)2.62.96.78.06
  • Site internet : www.taaf.fr

 Institut Paul-Emile Victor - Institut Polaire français

  • Adresse postale : Technopôle Brest-Iroise BP75 29280 Plouzané France
  • Téléphone : +33 (0)2 98 05 65 00
  • Télécopie : +33 (0)2 98 05 65 55
  • Site internet : www.institut-polaire.fr

 International Association of Antarctica Tour Operators

  • Adresse postale : 11 South Angell St.,Box 302 Providence, RI 02906 United States of America
  • Téléphone : +1 401 272 2152
  • Télécopie : +1 401 272 2154
  • Site internet : www.iaato.org

Pour retrouver l’intégralité de ces informations ainsi que des cartes géographiques, consulter le site : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/

26.10.2012 : Leonardo DiCaprio s’engage au secours de l’Antarctique.

Le héros de Titanic, des Infiltrés et d’Inception, Leonardo DiCaprio, lance une pétition pour un mouvement citoyen : « Rejoignez-moi pour sauver l’océan Antarctique avant qu’il ne soit trop tard ». Après avoir été ambassadeur de Tesla, constructeur américain de voitures électriques et généreux donateur lors d’une conférence internationale sur la protection des tigres (don d’un million d’USD) l’acteur –authentique environnementaliste et partisan d’une lutte sans merci contre le réchauffement climatique– a encouragé les participants à la conférence sur la protection de l’Antarctique à s’engager sans délai à la création d’un sanctuaire marin dans l’océan austral pour y protéger les très nombreuses espèces (voir http://www.videopoles.fr page ACTU polaire du 20.10.2012). En effet, 32 pays se retrouvent actuellement en Australie pour la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) où le projet de sanctuaire marin austral doit être examiné.
Leonardo DiCaprio appelle à un puissant mouvement public et rappelle qu’ « une protestation citoyenne massive peut faciliter le cours des négociations » et c’est près d'un million de signatures qui ont déjà été recueillies sur le site internet spécialement créé par la star américaine. Si vous désirez vous joindre au mouvement, voici l’adresse :
http://www.avaaz.org/fr/sauvez_locean_austral/?bZxlbdb&v=18918

20.10.2012 : Antarctique, la protection des mers riveraines pourrait être renforcée.

Une importante avancée pour la protection de l’environnement antarctique pourrait être franchie dans les prochaines heures. En effet, à partir de lundi prochain 22 octobre, la Convention Internationale sur la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) qui se tiendra à Hobart (Tasmanie/Australie-sud) examinera la proposition conjointe de la France, de l’Union européenne et de l’Australie visant à protéger des régions de l’océan entourant le “grand continent de glace”. Bien que l’Antarctique soit protégé des activités humaines depuis le traité ad’hoc signé en 1959, il n’en est pas de même pour les océans qui l’entourent ; or, ceux-ci abritent de nombreuses espèces animales et renferment la base essentielle de la chaîne alimentaire de très nombreux animaux marins : le krill, dont le stock est estimé à 39 millions de tonnes.
La proposition suggère la création de sept zones marines protégées dans le secteur Est-antarctique ; l’une d’entre elles se situe en regard de la terre Adélie (étroite bande revendiquée par la France qui abrite la base scientifique Dumont-d’Urville), et deux autres dans les secteurs des îles Kerguelen et Crozet.
Le niveau de protection de ces zones sensibles qui approvisionnent de nombreux oiseaux et mammifères sera l’un des objets du débat avec la possibilité d’aller jusqu’à définir une création de réserves intégrales où la pêche serait interdite. Plutôt qu’une interdiction totale, la France privilégie une régulation de la pêche.
Une trentaine d’ONG écologistes (dont Greenpeace, WWF, Humane Society International, Oceans 5, Marine Foundation) regroupées dans l’A.O.A. (Antarctic Ocean Alliance) sollicitent aux 32 états membres de la Convention qu’ils s’accordent sur un niveau maximum de protection. Par ailleurs elles sollicitent aussi la création de quatre zones supplémentaires destinées à un élargissement des sept premières aires déjà définies.
Donna Mattfield, coordinatrice « europe » de l’A.O.A. a déclaré « on ne sait rien de la productivité des espèces en Antarctique, mais seulement qu’elle est menacée ». En cela elle voit la nécessité d’aboutir au niveau le plus fort des restrictions, en application du principe de précaution.
D’autres projets risquent de ne pas franchement avancer au cours de cette convention. C’est le sentiment d’Yves Frenot, chercheur à IPEV (Institut Polaire Français) au regard du programme de création de zone protégée en mer de Ross, du fait d’un désaccord entre les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande. Par ailleurs, la question de l’éventuelle exploitation minérale des fonds marins sera exclue des discussions ; le protocole 1991 de Madrid écarte cette possibilité jusqu’en… 2048 !
A la clôture de cette convention (fin octobre) il sera alors loisible de savoir si la protection de l’Antarctique pourra commencer à s’étendre à son immense réseau d’aires marines (océan et mers riveraines).

Carte Antarctique (Source A.O.A.) avec projet des zones marines protégées (en rose)


15.10.2012 : Bases scientifiques en Antarctique - terrain de recherche très convoité par les scientifiques.

La fin de l’hiver austral polaire marque le retour des scientifiques saisonniers dans les différentes bases polaires antarctiques.
Si  le grand continent blanc ne compte pas d’habitants permanents, un certain nombre de nations maintiennent de façon permanente près de 1.000 individus qui hivernent dans les bases polaires, bloqués plusieurs mois en huis clos. Durant l’été c’est environ 4.000 scientifiques qui viennent les rejoindre. Près d’une quarantaine de bases permanentes représentant une vingtaine de nations  sont installées sur le continent, essentiellement le long des côtes, à l’exception de quelques-unes d’entre elles (Vostok ou Concordia).  La base la plus peuplée est Mc Murdo (base américaine) qui peut accueillir près d’un millier de personnes durant l’été austral polaire.
Les chercheurs sont des biologies, géologues, océanographes, physiciens, astrophysiciens, astronomes, glaciologues ou météorologues ; leurs thèmes de recherche et d’étude sont très variés, allant de l’étude du champ magnétique ou de la tectonique des plaques à des recherches portant sur la couche d’ozone, en passant par l’analyse de la dynamique des glaces (icebergs, neige saisonnière, glaciers, inlandsis), etc…
De nombreuses observations astronomiques effectuées sur le continent Antarctique se sont révélées de meilleure qualité qu’à d’autres endroits du globe, du fait de l’absence de pollution lumineuse et de l’altitude élevée qui offre une atmosphère raréfiée et non polluée de vapeur d’eau, eu égard aux basses températures de l’endroit.
Outre l’étude de la faune et de la flore, les biologistes s’intéressent notamment à la manière dont les températures rigoureuses et la présence de l’être humain agissent sur l’adaptation et les techniques de survie d’un bon nombre d’organismes. Les médecins y ont fait des découvertes concernant la propagation de virus et la réaction du corps aux températures extrêmes.
La France est très présente en Antarctique avec une base en Terre Adélie (Dumont d’Urville, Ile des pétrels) et  une autre au dôme C (Concordia, base franco-italienne).
Pour plus d’information, photos et videos sur les bases scientifiques françaises, leur fonctionnement, mode d’approvisionnement, projets scientifiques, consulter le site de l’IPEV (Institut Polaire français Paul Emile Victor) >> http://www.institut-polaire.fr/ipev/bases_et_navires

09.10.2012 : Arctique, Antarctique ; transfert d’un pôle à l’autre.

L’arrivée du mois d’octobre marque le changement de saison dans les deux pôles : fin de l’hiver antarctique et fin de l’été arctique. A cette occasion l’ US National Snow and Ice Date Center (NSIDC = Centre national américain de la neige et glace) vient de publier le résultat de ses constatations. Pour la première fois depuis le début de ses observations par satellite en 1979, la superficie de la glace antarctique a atteint un nouveau record historique –jusque là détenu par l’année 2006– : sa couverture glaciaire hivernale n’a jamais été aussi vaste, avec une superficie de 19,44 millions de Km2 !  (relevé enregistré le 26 septembre 2012).  Pourtant, les températures observées durant l’hiver 2012 n’ont pas été plus froides que les moyennes habituelles et l’explication de ce record de glaciation pourrait résider dans l’importance des vents circumpolaires qui ont soufflé sur le grand continent blanc (parfois jusqu’à 250 kilomètres/heure) en direction de la mer, et ce, malgré les détachements en provenance du plateau de Wilkins et barrières de Larsen.
Dans le même temps, au plus fort de l’été polaire, l’arctique a battu un record contraire avec une surface de banquise qui s’est réduite à 3,41 millions de Km2, pulvérisant le précédent record de septembre 2007 (4,17 Km2). Cette importante régression des glaces du nord pourrait bien confirmer la mise en garde de Peter Wadhams (*), l’un des plus grands spécialistes du sujet, qui écrivait dans The Guardian  du 17 septembre que « la fonte de la banquise arctique s’accélérait au point qu’elle pourrait avoir totalement disparu en été d’ici à quatre ans ». (voir INFO 30.08.2012 alerte sur la banquise).
(*) Peter Wadhams dirige le département de physique de l’océan polaire à l’Université de Cambridge (UK).

02.10.2012 : Le groupe Total fera-t-il tâche (d’huile) en Arctique ?

Une annonce fracassante en matière d’exploitation du pétrole en Arctique : après les récentes décisions de suspension des forages de Shell (Alaska) et  Gazprom (Offshore, en Arctique russe) et seulement quelques heures après la confirmation de sa condamnation par la Cour de cassation dans l’affaire du naufrage de l’ « Erika » en décembre 1999 au large des côtes bretonnes, le groupe français Total par la voix de son Directeur Général, Christophe de Margerie a déclaré que  « les industriels devraient s’abstenir de chercher du pétrole dans les eaux arctiques car les risques liés à l’environnement y sont trop élevés …  une marée noire ferait trop de dégâts pour l’image de la compagnie ». Il s’agit là d’un message non voilé lancé par l’un des supermajors, c’est-à-dire l’un des six plus gros groupes du secteur pétrolier à l’échelle mondiale ! Cette annonce pourrait bien sonner comme un coup de semonce dans le milieu des investisseurs : forer en arctique est fortement risqué… d’abord pour l’environnement, mais aussi pour des raisons de réputation, d’assurance et de financement.
Pourtant, jusqu’alors, l’arctique suscitait toutes les convoitises. Selon une étude 2008 de l’Institut américain de géophysique, près de 13% des ressources mondiales resteraient encore à découvrir dans la région… soit 90 milliards de barils ! Pourtant tout semblait séduisant : la croissance permanente de demande énergétique conjuguée avec le coût du baril en hausse ainsi que la fonte des glaces qui facilite l’accessibilité des zones de forage et d’exploitation. Mais personne –à ce jour– ne veut prendre le risque d’une marée noire au pôle Nord, zone écologiquement très sensible, où l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures est dénoncée depuis de longues années par des associations environnementales. C’est donc la première fois qu’à ce niveau une telle position est prise. Ainsi l’Arctique devrait être épargné… encore quelques décennies.

22.09.2012 : Amarrage de la Goélette Tara + exposition, à Paris à compter du 3 novembre 2012.

La goélette océanographique Tara –dont vidéopoles.fr s’est fait l’écho à plusieurs reprises– vient de franchir l’étroite écluse de la marina Sainte Catherine, au pied du Tower Bridge de Londres. Le deux mâts de 36 mètres de long et de 10 mètres de large, construit à l’initiative de Jean-Louis Etienne pour des programmes polaires et tout spécialement conçu pour résister aux pressions extrêmes exercées par les glaces (le bateau s’est fait enserrer par la banquise en septembre 2006 et s’est laissé dériver pour s’en libérer en janvier 2008 !…) et originellement appelé « Antarctica » puis « Seamaster » (avec la triste aventure brésilienne sur le fleuve Amazone qui s’est tragiquement soldée le 5 décembre 2001 par l’attaque de pirates et le meurtre de Peter Blake), s’est arrêté pour la première fois dans la capitale britannique pour venir présenter sa première étude intégrée de l’écosystème planctonique planétaire.
La goélette Tara rejoindra ensuite Paris où elle sera amarrée sur la Seine entre le 3 novembre 2012 et le 27 janvier 2013 au pied du Pont Alexandre III. A cette occasion, sur les quais, une exposition de 200 m2, intitulée « Tara expéditions, à la découverte d’un nouveau monde : l’océan », retracera les différentes missions de la goélette, en particulier sur les banquises en 2006-2008 et 2009-2012 autour du monde, au chevet du plancton marin et du corail soumis aux conditions de l'actuel réchauffement climatique. Un programme pédagogique comprenant également la visite du bateau sera proposé aux classes durant les trois mois de l’amarrage.
Dès juin 2013, Tara continuera ses expéditions avec une circumnavigation de 20.000 kilomètres de l’océan arctique, en passant par le Groenland et en empruntant les passages du Nord-est (en longeant les côtes russes) et du Nord-ouest (limite septentrionale du Canada). Chris Bowler, directeur du labo de génomique végétale à l’ENS de Paris (Ecole Normale Supérieure) a précisé à l’AFP : "Nous allons parachever notre étude des écosystèmes planctoniques dans les hautes latitudes, soumis au réchauffement climatique, mais aussi procéder à une évaluation de la pollution au plastique dans le cercle polaire, comme nous l'avons fait lors de notre passage en Antarctique".

17.09.2012 : Dans un mois, un froid polaire va s’abattre sur Paris…

Dans un mois, un froid polaire va s’abattre sur Paris. Très précisément, ce sera à partir du 17 octobre 2012, sur Paris XIX, à la Géode… C’est en effet à cette date que sortira le documentaire « Arctique » qui proposera de suivre le périple d’une maman ours et de ses deux petits dans un royaume de glace menacé par le réchauffement climatique. Le film est un véritable manifeste du Grand Nord, superbement filmé qui plonge les spectateurs au cœur du monde polaire, de sa richesse, sa rudesse et sa fragilité. Le spectacle qui a fait hier sa présentation à la presse est emprunt d’une grande émotion et permet de découvrir quelques tranches de la vie sauvage arctique. Réalisé par Greg Mac Gillivray, ce film tourné dans les conditions extrêmes du Grand Nord a nécessité aux équipes cinéastes de sillonner l’arctique durant quatre années, avec huit mois de tournage sur la banquise et un mois passé à bord d’un brise-glace. La projection en format  Imax®  (le plus grand du monde) sur écran hémisphérique  permet de restituer les panoramas majestueux et grandioses des glaces et banquises, en particulier le survol de sublimes fronts glaciaires… Le film est également un vibrant appel qui attire tout particulièrement l’attention du spectateur sur les conséquences de notre mode de vie et du réchauffement climatique induit : Depuis 1980 l’arctique a perdu 25% de ses glaces ; une terrible menace pour l’ours polaire qui passe l’essentiel de son temps à parcourir la banquise et à se tenir sur les plates-formes de glace flottantes afin de chasser les phoques… sa nourriture !
1ere projection publique : mercredi 17 octobre 2012, Géode (Cité des Sciences et de l’Industrie à La Villette/Paris).
Pour tous renseignements (horaires, tarifs, réservations)  >> http://www.lageode.fr
   Photo Imax/géode « Arctique » >> Imax - Géode

01.09.2012 : Premier colloque dédié à l’ours polaire (institut océanographique de Paris 22 et 23 octobre 2012).

Les lundi 22 et mardi 23 octobre prochains, se tiendra à l’institut océanographique de paris le premier colloque dédié à l’ours polaire. Les inscriptions sont dès à présent ouvertes et se clôtureront le 8 octobre. Le formulaire d’inscription est téléchargeable en cliquant ICI.  Le prix de participation (*) est de 15 EUR (une journée) ou 25 EUR (deux journées).
Il s’agit du tout premier colloque dédié à l’ours polaire jamais organisé sur le sol français.
A l’initiative de l’association Pôles Actions (**) ces journées rassembleront des généticiens, glaciologues, biologistes de diverses nationalités avec pour objectif de faire un point sur les connaissances actuelles du grand mammifère blanc, de son environnement et de ses relations avec l’homme dans ces latitudes du grand Nord,  ainsi que de rétablir certaines réalités, face à un certain nombre de contrevérités véhiculées par de nombreuses prises de position et déclarations qui ne sont pas toujours fondées sur d’objectives bases scientifiques.
Trois des spécialistes de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) qui regroupe des chercheurs des cinq pays abritant des ours polaires exposeront en avant-première les travaux qu’ils présenteront quelques jours après lors de la 16e réunion du « Polar Bear Specialists Group »  à Oslo et répondront aux questions lors d’une table ronde, le lundi 22 octobre en soirée.

(*) gratuit pour les journalistes, étudiants, enseignants et chercheurs (inscription néanmoins obligatoire).
(**) Pôles Actions : Association créée par un groupe de passionnés des régions polaires qui a pour objet de promouvoir la connaissance et la protection des écosystèmes arctiques et antarctiques (Siège situé à 13009 Marseille, au parc des cèdres - Bâtiment G. 77 boulevard du Redon ).

30.08.2012 : Alerte sur la banquise

Un niveau critique de fonte de la banquise arctique vient à nouveau d’être atteint. Durant la seconde quinzaine d’août, les experts ont enregistré une diminution de près de 700.000 km2 “pulvérisant” ainsi le triste précédent record de 2007. Selon des chercheurs américains du Centre de données sur les glaces (Université du Colorado) la banquise arctique ne s’étendrait plus que sur 4,1 millions de km2, et pourtant, l’été arctique n’est pas complètement achevé. Selon eux il s’agit là d’un « signal fort du réchauffement climatique à long terme ainsi qu’un changement fondamental de la couverture glaciaire ». Au cours des dernières années, la planète a enregistré de nombreux records de températures, avec treize des quinze dernières années les plus chaudes jamais relevées. L’étendue des glaces permanentes est en constante régression, et celle qui se forme l’hiver résiste mal aux débuts d’été perdant toute chance de gagner en épaisseur. Différentes études concluent sur une fonte intégrale prochaine des banquises durant les mois d’été. Outre le risque d’élévation du niveau marin, l’absence de cette glace qui agit comme un miroir réfléchissant d’énergie solaire (albedo) renforcerait encore davantage le changement climatique.
Mi-juillet la calotte glaciaire du Groenland avaient dégelé deux fois plus qu’habituellement au point que la Nasa (Agence Spatiale Américaine) avait d’abord cru à une erreur « C'est tellement sans précédent que je me suis d'abord interrogé sur le résultat : était-ce bien réel ou était-ce dû à une erreur de données ? », s’était interrogé Son Nghiem ; mais les calculs se sont tristement révélés exacts.
     > Pour ou contre Kyoto ?
     > Les humains sont-ils responsables du changement climatique ou non ?
Pendant que ces interminables débats font rage, dans la pratique, sur le terrain, de nouveaux et malheureux records continuent d’être enregistrés. A terme cette situation va entraîner le remodelage du Grand Nord et mettre en cause ses remarquables écosystèmes : l’emblème même de ce monde polaire magique “l’ours blanc” est en grand danger.
Quant à l’Antarctique, les chercheurs du BAS (British Antarctic Survey) constatent « Au moment où le récent et inhabituel réchauffement a débuté, la calotte glaciaire de la péninsule antarctique se dirigeait déjà vers les reculs spectaculaires observés depuis les années 1990 ». Depuis six siècles les températures ont commencé à augmenter du fait de variations naturelles affectant les vents et courants océaniques, ce qui à eu comme corollaire la vulnérabilité de la calotte glaciaire. La glace qui borde la péninsule a récemment perdu plusieurs grandes étendues, représentant pas moins de 25.000 Km2, dont les détachements en provenance du plateau de Wilkins et barrières de Larsen A et B.

17.08.2012 : Institut Polaire Français Paul Emile Victor (IPEV) : 1992 – 2012 : 20 ans au service de la recherche polaire scientifique.

Ce groupement d’intérêt public (GIP) est constitué de neuf organismes publics ou parapublics (*). Il naît en 1992, alors intitulé IFRTP (*) par la fusion des EPF (*) et de la mission de recherche des TAAF (*), puis prend son actuel nom d’IPEV en 2002 pour une durée prorogée de 12 ans. A l’exception de la première année passée à Paris 16e, l’Institut Polaire est installé dans la technopole Brest-Iroise à Plouzané (Finistère).
L’IPEV a pour mission la mise en œuvre de programmes de recherche scientifique dans les régions polaires des deux hémisphères ; c’est une agence de moyens et de compétences au service des laboratoires nationaux de recherche pour la réalisation de programmes polaires et subpolaires. Au siège de Plouzané sont attachés une cinquantaine de personnes, dont les 2/3 sont mis à disposition par le CNRS. Ils fournissent des ressources humaines, logistiques, techniques et financières destinées au développement de la recherche polaire française.
L’institut assure la gestion de six bases (Antarctique : Kerguelen, Crozet, Amsterdam, Terre Adélie, Dôme C - Arctique :  Spitzberg) et de deux navires polaires (le Marion Dufresne et l’Astrolabe) ; en outre il coopère étroitement avec diverses instances nationales et internationales et favorise l’échange de connaissances entre les chercheurs du monde.
En moyenne, l’Institut à conduit 65 programmes de recherche chaque année ! Aussi en matière de recherche polaire mondiale, aujourd’hui, la France occupe une place prépondérante.
A l’occasion de ses 20 ans, l’IPEV a offert aux visiteurs des Tonnerres de Brest 2012 (juillet) un voyage au cœur des pôles, au départ d’un dôme en forme d’igloo, en présentant le travail de ses personnels en Arctique, Antarctique et zones subantarctiques.

  (*) IFRTP (Institut Français pour la Recherche et la Technologie Polaire)
       EPF (Expéditions Polaires Françaises)
       TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises)

  (**) Organismes publics/parapublics composant l’IPEV : Ministères de la recherche,  Ministère des affaires étrangères, CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique),  Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer), CEA (Commissariat à l’Energie Atomique), TAAF (Terres Australes et Antarctique Françaises), Météo-France, CNES (Centre Nationale d’Etudes Spatiales), EPR (Expéditions Polaires Françaises).

13.08.2012 : Antarctique, ancienne forêt tropicale ?

Ce groupement d’intérêt public (GIP) est constitué de neuf organismes publics ou parapublics (*). Il naît en 1992, alors intitulé IFRTP (*) par la fusion des EPF (*) et de la mission de recherche des TAAF (*), puis prend son actuel nom d’IPEV en 2002 pour une durée prorogée de 12 ans. A l’exception de la première année passée à Paris 16e, l’Institut Polaire est installé dans la technopole Brest-Iroise à Plouzané (Finistère).
L’IPEV a pour mission la mise en œuvre de programmes de recherche scientifique dans les régions polaires des deux hémisphères ; c’est une agence de moyens et de compétences au service des laboratoires nationaux de recherche pour la réalisation de programmes polaires et subpolaires. Au siège de Plouzané sont attachés une cinquantaine de personnes, dont les 2/3 sont mis à disposition par le CNRS. Ils fournissent des ressources humaines, logistiques, techniques et financières destinées au développement de la recherche polaire française.
L’institut assure la gestion de six bases (Antarctique : Kerguelen, Crozet, Amsterdam, Terre Adélie, Dôme C - Arctique :  Spitzberg) et de deux navires polaires (le Marion Dufresne et l’Astrolabe) ; en outre il coopère étroitement avec diverses instances nationales et internationales et favorise l’échange de connaissances entre les chercheurs du monde.
En moyenne, l’Institut à conduit 65 programmes de recherche chaque année ! Aussi en matière de recherche polaire mondiale, aujourd’hui, la France occupe une place prépondérante.
A l’occasion de ses 20 ans, l’IPEV a offert aux visiteurs des Tonnerres de Brest 2012 (juillet) un voyage au cœur des pôles, au départ d’un dôme en forme d’igloo, en présentant le travail de ses personnels en Arctique, Antarctique et zones subantarctiques.

 (*) IFRTP (Institut Français pour la Recherche et la Technologie Polaire)
       EPF (Expéditions Polaires Françaises)
       TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises)

(**) Organismes publics/parapublics composant l’IPEV : Ministères de la recherche,  Ministère des affaires étrangères, CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique),  Ifremer, CEA (Commissariat à l’Energie Atomique), TAAF (Terres Australes et Antarctique Françaises), Météo-France, CNES (Centre Nationale d’Etudes Spatiales), EPR (Expéditions Polaires Françaises).

28.07.2012 : « Arctique » un nouveau film en format IMAX®, à la Géode de Paris à partir du 17 octobre 2012.

A compter du mercredi 17 octobre prochain, la Géode présentera en exclusivité « Arctique », un film fascinant tourné dans le légendaire format Imax. Sur un écran géant de 1.000 m2  (soit l'équivalent de 1620 télévisions 16/9 de 102 cm de diagonale) la projection emmènera le spectateur à la découverte des grands derniers espaces sauvages que recèle notre planète. Pour la première fois, une équipe de cinéma a pu s’immiscer dans le quotidien d’une famille d’ours polaires luttant pour sa survie dans cet environnement de glace aussi hostile que majestueux. Au fil des saisons, l’Arctique se livrera et le public immergé dans l’image pourra assister à l’impressionnante migration de caribous, plonger à la découverte d’un monde sous-marin féerique et contempler l’Arctique dans toute sa démesure.
Ce film envoûtant et spectaculaire est annoncé comme une véritable odyssée polaire et sera en quelque sorte un précieux témoignage de la réalité arctique.
Pour réaliser cette production, Greg MacGillivray et ses équipes ont sillonné l’Arctique durant quatre années. Huit mois de tournage sur la banquise et en mer arctique ont été nécessaires, dont un mois à bord du brise-glace Havsel. Les images sont accompagnées d’une musique signée Steve Wood avec des chansons de Paul McCartney.N.B. : Videopoles.fr reviendra prochainement plus en détail sur cet événement cinématographique.

Imax ® : de l’abréviation anglaise Image MAXimum « Imax » est le plus grand format cinéma du monde exploitant une pellicule de 70 mm (au lieu de 35 mm pour le cinéma traditionnel)… soit environ 4 kilomètres de pellicule pour 40 minutes de projection (24 i/s). Cette technologie canadienne permet d’obtenir une image 10 fois plus grande que celle du 35 mm et excède largement le champ de vision binoculaire humaine qui est d’une moyenne de 120° à l’horizontale et à 104° à la verticale.
La géode : 26, avenue Corentin Paris 19e, près de la cité des sciences et de l’industrie (horaires, tarif, accès et infos http://www.lageode.fr/ ).

< < Tournage format Imax

11.07.2012 : Réchauffement climatique ; l’Antarctique peut-être sauvée par les neiges ?

Pour l’Antarctique, victime du réchauffement climatique, le salut pourrait bien venir de l’accroissement de chutes de neige…
Selon les travaux publiés le 1er juillet dernier dans la revue « Nature Climate Change » par une équipe française comptant des chercheurs du LGGE (Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement, CNRS/Université J. Fourier de Grenoble) et de l’UMI Takuvik (CNRS/Université de Laval à Quebec), une augmentation de chutes de neige en Antarctique amortirait le réchauffement climatique futur sur le grand continent blanc.
Utilisant des images satellitaires et des modélisations numériques, les chercheurs ont rapporté que l’augmentation des températures en Antarctique engendrera une augmentation de précipitations avec pour effet une neige « plus blanche » qui diminuera l’amplitude du changement climatique en région centrale du continent.
L’énergie solaire absorbée par la surface du continent dépend de l’albédo de la neige, c’est à dire de sa « blancheur »… Quant à l’albédo, il dépend de la taille des grains de neige. Une fois déposées en surface, les fines particules qui composent la neige tendent à grossir d’autant plus rapidement que la température est élevée. Ce grossissement entraîne une diminution du pouvoir de l’albédo, avec pour corollaire d’augmenter un peu plus les températures. Ce phénomène dit de « rétroaction positive » est largement pris en compte par les climatologues qui en ont toujours eu conscience.
Or, selon les nouveaux travaux, il apparaîtrait que cet effet serait partiellement compensé par une « rétroaction négative » sous-estimée jusqu’à présent. A l’aide de satellites analysant la surface Antarctique, les scientifiques ont constaté que lors des étés marqués par de fortes chutes estivales de neige, l’albédo n’avait pas changé de façon marquante : la surface était recouverte de grains fins de neige se renouvelant constamment.
Dans l’avenir, l’on peut s’attendre à une progression de précipitation neigeuse en Antarctique et eu égard au fait que lorsque les températures sont très basses, l’air est sec et les précipitations neigeuses sont peu importantes. En Antarctique un réchauffement climatique augmentera donc aussi les précipitations. Selon l’équipe de chercheurs, dans un scénario où la température du continent Antarctique progresserait de +3°C, l’augmentation des précipitations augmenterait l’albédo de 0.4% ; ce qui compenserait largement les 0,3% de perte d’albédo induit par la montée des températures (rétroaction positive).

Ainsi, la boucle de rétroaction positive température/Albédo ne s’établissant pas, le réchauffement climatique attendu sur le continent Antarctique pourrait être moins marqué que prévu et les prévisions de réchauffement devraient être revues à la baisse de 0,5 degrés pour le centre du continent Austral. « cela ne va pas révolutionner les projections des climatologues, mais cela va les affiner », a indiqué Gerhard Krinner, Directeur de recherches au LGGE.
Ces recherches mettent en exergue la nécessité d’améliorer les modèles de neige  actuellement utilisés pour pronostiquer l’évolution climatique future.
(voir également Info du 26.06.2012)

EFFET de l'ALBEDO >

08.07.2012 : Jude Law et Radiohead, avec Greenpeace pour la sauvegarde de l’Arctique.

Deux poids lourds britanniques, l’acteur Jude Law (Watson dans Sherlock Holmes) et le groupe de rock Radiohead ont voulu frapper les esprits et apporter leur soutien  à l’ONG Greenpeace,  pour la sauvegarde de  l’Arctique, qui peu à peu voit fondre ses glaces et mourir ses animaux, au profit d’une exploitation pétrolière qui progresse de façon inconsidérée.
C’est par l’intermédiaire d’une courte vidéo (environ 1 minute) qu’ils ont voulu choquer les consciences : le résultat est incisif ! On y voit un ours polaire qui, chassé de sa banquise se retrouve perdu et désorienté, au milieu d’une zone industrielle de Londres à errer dans des rues insalubres et nauséabondes et à humer des gaz d’échappements. Le sol est souillé de nombreux déchets, la pollution est omniprésente ; l’eau est noirâtre et les poissons en plastiques !  C’est la chanson du groupe anglais « Everything in its right place » qui sonorise la séquence et lorsque l’ours finit par se laisser mourir, la voix de Jude Law se fait entendre [en anglais] : « Alors que l'Arctique fond, la course à l'exploitation de ses ressources ne fait que commencer. Elle, personne ne l'écoute, mais ils vous écouteront, vous. Rejoignez le mouvement »
Cette vidéo est visible en cliquant sur le lien suivant :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=4XpF04nximI
Par ailleurs, une pétition a été lancée par l’O.N.G. afin que soit créée une zone naturelle préservée, sorte de “sanctuaire” interdisant en Arctique les forages pétroliers et la pêche industrielle ; en particulier dans les régions encore inhabitées autour du pôle Nord. Selon le site officiel de Greenpeace, à ce jour 550.000 personnes ont déjà rejoint le mouvement en signant la pétition. Si vous souhaitez apporter votre soutien, la pétition est accessible à l’adresse :  http://www.savethearctic.org/

26.06.2012 : Le paradoxe de l’Antarctique / Arctique, résolu.

Jiping Liu et Judith Curry, chercheurs du Georgia Institute of Technology (U.S.A.), apportent une explication à un phénomène jusqu’alors mal compris : pourquoi la glace de mer qui entoure le continent antarctique s’étend alors que le climat se réchauffe ?  situation d’autant plus étonnante qu’en Arctique les glaces, soumises aux mêmes conditions de températures, diminuent régulièrement.
Les deux chercheurs ont publié leur étude dans le dernier numéro de Proceedings of the National Academy of Science. Celle-ci nous rapporte que la hausse des températures, en particulier dans les moyennes latitudes, a pour conséquence une plus grande évaporation, elle-même entraînant des précipitations plus importantes dans les hautes latitudes.
Le réchauffement climatique s’accompagnerait d’une augmentation des précipitations de neige sur le grand continent blanc. La neige représente un manteau protecteur et agit comme un isolant sur la couche de glace :  ralentissement de la vitesse de fonte des glaces en contact avec les eaux océaniques, et réfraction des rayons solaires (phénomène appelé « albédo »), ce qui réduit la fonte de la glace superficielle. « Dans la mesure où il lève un coin du voile sur cette région du globe, ce travail est très intéressant » considère Jean Jouzel, expert au sein du GIEC et climatologue-glaciologue au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CEA/CNRS).
Toutefois, les deux chercheurs mettent en garde sur cette apparente protection de la glace qui ne devrait pas perdurer très longtemps. En se basant sur des modèles climatiques prévoyant une poursuite de hausse des températures entraînée par l’augmentation attendue des émissions de gaz à effet de serre, les précipitations sous forme de neige pourraient bien se transformer en pluie. « faute de réverbération du soleil, les couches supérieures de l’océan se réchaufferont » préviennent Jiping Liu et Judith Curry
A quelle échéance cela pourrait-il se produire ? « On ne sait pas répondre exactement… mais la diminution de la couche de glace en Antarctique pourrait débuter dans les prochaines décennies » répondent les chercheurs avant d’ajouter «  mais, si l’on se fie aux modèles le déclin pourrait être très rapide à partir de 2O60 ».

13.06.2012 : Les manchots adélies n'ont pas besoin de savoir déployer leurs ailes pour s'envoler au septième ciel.

Membre de l’équipe scientifique de l’expédition Terra Nova menée par Robert Falcon Scott (1910-1913), le britannique George Murray Levick a échappé au destin tragique de l’expédition, en faisant partie du groupe qui n’accompagnait pas Scott à l’intérieur de l’Antarctique ; il s’était consacré à des recherches géologiques dans le secteur du Cap Adare. Toutefois, sous les ordres de Victor Campbell, il s’est trouvé contraint d’hiverner dans une grotte de l’île rocheuse « inexpressible » dans l’attente du bateau Terra Nova qui était bloqué par les glaces. Manquant à son tour de mourir de faim et de froid, il a passé l’essentiel de son temps à observer la vie des manchots ; seul scientifique de l’époque à avoir étudié un cycle complet de reproduction à Cap Adare. Quelle ne fut pas sa surprise en observant l’accouplement de mâles avec d’autres mâles ou avec des femelles décédées… ou des mâles forcer des femelles, et même des poussins à s’accoupler avec eux, parfois finissant par les tuer.
Lors de son retour, l’explorateur d’une moralité particulièrement rigide eu égard à ces visions d’homosexualité, de pédophilie ou encore de nécrophilie s’est décidé de publier un article intitulé « les habitudes sexuelles des manchots adélies » pour faire état de ses observations : "les manchots mâles se rassemblent en gangs d'une demi-douzaine d'individus ou plus et traînent aux alentours des tertres en incommodant les occupants par leurs actes de dépravation répétés … les poussins sont parfois agressés devant les yeux de leurs parents …" Ce document n’a circulé que parmi les éminents spécialistes et quelques experts scientifiques puis a disparu pendant quelques décennies… Ce n’est que récemment que le Museum d’Histoire naturelle de Londres l’a retrouvé et en a fait une publication.
Dans la revue Polar record  (Cambridge University Press, UK) Douglas Russell et son équipe du Natural History Musem indique que les mœurs sexuelles de ces oiseaux de l’Antarctique sont à imputer au rude climat de l’endroit et précise "Le pamphlet commente la fréquence de l'activité sexuelle, du comportement auto-érotique et de comportements anormaux entre des mâles et des femelles, tels que la nécrophilie, la violence sexuelle, l'abus physique et sexuel de poussins, et le comportement homosexuel". Douglas Russell  explique dans une interview accordée à « The  Observer » que des conclusions de recherches récentes pouvaient aider à comprendre le comportement de ces manchots : ils se rassemblent en colonie en octobre pour commencer à s'accoupler. Mais ils n'ont que peu de semaines pour le faire et les jeunes adultes n'ont aucune expérience de comment se comporter. Beaucoup répondent à des signaux inappropriés. D'où l'aspect de dépravation de leur comportement. Par exemple, un manchot mort, qui gît inerte avec les yeux mi-ouverts, ressemble beaucoup en apparence à une femelle docile. Le résultat est alors la fameuse nécrophilie à laquelle Levick a assisté et qui l'a tant horrifié ".
De plus, les manchots sont des oiseaux qui ont une apparence et un comportement proches de l’homme, d’où une certaine interprétation anthropomorphique qui a probablement conduit l’explorateur à être si scandalisé par ses observations.

04.06.2012 : MONACOLOGY 2012 (du 12 au 15 juin), présentation de « Bio Logika et les glaces polaires »

La 8e édition de MONACOLOGY –semaine monégasque de sensibilisation à l’environnement– se tiendra du 12 au 15 juin 2012 à Monaco, quai Antoine 1er. (ouverture du village de 9h à 17h).
Placée sous le haut patronage du Prince Albert II de Monaco, cette manifestation a pour objectif d’accueillir des enfants et de les sensibiliser à l’environnement et à la biodiversité, au moyen d’ateliers pédagogiques et ludiques leur permettant de découvrir comment à leur échelle, ils peuvent devenir acteur d’un développement durable.
Tout un programme !   d’un atelier de décoration de pots de fleurs avec des matériaux de recyclage et rempotages de plantes succulentes, avec le soutien du jardin exotique, à la présentation de « Venturi Antarctica », le tout premier véhicule électrique à zéro émission capable d’opérer sur le grand continent blanc (Station Princesse Elisabeth), en passant par des ateliers sur la déforestation  proposés par la fondation Prince Albert II et le Grimaldi Forum de Monaco, sans oublier les ateliers  "Pêche aux polluants", "Acidification des océans", "Nettoyage des sols contaminés", "Radioactivité Naturelle et Artificielle" présentés par  l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique), et bien d’autres sujets, dont le détail est consultable sur le net à l’adresse http://www.imedd-group.com/exposants-2012-monacology.php.
Cette année, l’IMEDD (Institut Méditerranéen d’Etudes et du Développement Durable) proposera de découvrir son atelier éducatif et ludique « Bio Logika » sur la thématique des glaces polaires, un vaste sujet qui permettra d’aborder la problématique entraînée par les changements climatiques, les conséquences sur les espèces animales et les hommes, les énergies, les routes qui se ferment… au profit d’autres qui se créent,  etc…
Virginie Lelarge, fondatrice de l’institut, souligne qu’ainsi, après les thèmes  « biodiversité », « Méditerranée » ou encore « énergies » des années passées,  en présentant « Bio Logika et les Glaces Polaires » l’IMEDD marquera une nouvelle fois son engagement de sensibilisation auprès des enfants.
Videopoles.fr est partenaire de cette initiative et apportera son concours à l’atelier « Bio Logika et les Glaces Polaires » à travers la présentation de ses photos et vidéos.

Monacology du 12 au 15 juin 2012 > Monacology du 12 au 15 juin 2012

27.05.2012 : Antarctique : Les manchots empereurs en jeu... tel est l'enjeu !

En ce week-end de Pentecôte, voici un petit jeu pour divertir les enfants, développé par Jigsaw Games  basé sur un cliché videopoles de manchots empereurs. « Ce puzzle est redoutable, car bien que connaissant parfaitement ma photo ( !!) j’ai mis un certain temps –ou plutôt un temps certain– à parvenir à le réaliser… » BB/

Pour commencer à jouer, cliquer sur le lien :  http://jig5aw.com/jigsaw/emperor_penguins.html

 

25.05.2012 : Sibérie : Nouveau > diaporama et videos "Nenets, nomades éleveurs de rennes" http://www.videopoles.fr

Videopoles vient de publier sur ses pages « diaporama et Videos arctique » de nouvelles images de mars 2012, au sujet du mode de vie ancestral des Nenets de Sibérie :

-         Vidéo 1       : http://arctique.antarctique.online.fr/VOD_Nenets_de_Siberie_1.html
-         Vidéo 2       : http://arctique.antarctique.online.fr/VOD_Nenets_de_Siberie_2.html
-         Diaporama :http://arctique.antarctique.online.fr/DIAPO_Siberie_Nenets/index.html

Mais, qui sont ces Nenets ?

Ce sont des éleveurs de rennes qui nomadisent dans la toundra sibérienne sur un territoire de près d’un million de Kms2.  Ils se déplacent plusieurs dizaines de fois par an à la recherche de nourriture pour les troupeaux : la mousse – lichen blanc. Chaque brigade (terme provenant de l’ancienne époque soviétique) déplace son troupeau le long d'un couloir de migration selon un itinéraire de 500 kms entre la forêt du sud (taïga) et la toundra du nord.
Les hommes sont rarement sous la tente, car ils ont en charge le regroupement des troupeaux et la récupération des animaux égarés ; ils doivent aussi capturer au lasso de nouvelles bêtes qu’ils auront à initier aux traîneaux, leur seul moyen de transport. Ils ont en charge la coupe de bois en forêt, et comme durant l’hiver sibérien la température peut descendre à –50°C, c’est un élément essentiel pour le chauffage et l’obtention de l’eau nécessaire aux travaux ménagers et d’hygiène, à partir de glace ou de neige chauffée. Les femmes sont occupées au foyer à préparer les repas, apprêter les peaux, confectionner les vêtements, s’occuper des enfants… tout en se chargeant aussi des corvées d’eau, de bois et de vérifier que le feu du four ne s’éteint pas.
Les Nenets ont un mode de vie ancestral. Sous le régime stalinien, ils ont été contraints à vivre et à travailler dans des fermes collectives d’état (kolkhozes). Chaque brigade était assujettie à un impôt payé en viande de renne. Peu ont échappé à cette sédentarisation et aujourd’hui sur près de 42.000 individus, 7 à 8.000 Nenets sont éleveurs nomades et vivent librement à la tête de leur troupeau qui peut comporter plus de 1.000 rennes. Généralement ils sont organisés en petites communautés. Leur habitation traditionnelle est le tchoum –une tente conique en peaux de rennes pouvant abriter une quinzaine de personnes– et ils sont libres de la poser et de s’installer où bon leur semble. La base de leur alimentation est évidemment la viande de renne, mangée crue, gelée, et bouillie. De nos jours, au contact de la civilisation, les Nenets achètent des produits de première nécessité (sucre, sel, huile, pâtes, riz) au village.
Les hommes, femmes et enfants sont habillés en « malitsa » : une longue tunique en peau de renne avec capuche et gants intégrés. Les éleveurs possèdent plusieurs paires de bottes et longues cuissardes en peau de renne. Les Nenets possèdent leur propre langue : Nenets signifie « extrémité du monde ». Durant l’époque soviétique, ils ont été « russifiés » et une génération complète a oublié sa langue natale. Aujourd’hui la langue russe est prépondérante, mais la langue Nenete est réapparue et les éleveurs l’utilisent à nouveau.
Le renne est l’élément essentiel indissociable de l’identité collective et de la vie des Nenets : il représente l’habitation, le vêtement, la nourriture, le transport ; les lassos sont fabriqués avec le tendon du renne et des outils et certaines parties des traîneaux avec des os !
Les Nenets ont fait le choix de vivre en toundra par goût ou par nécessité, mais leur existence est particulièrement rude et certains ont changé leur mode de vie.
Jusqu’à quand les autorités russes ménageront-elles ces peuples nomades ? En effet, les Nenets vivent sur l’une des terres les plus convoitées de la planète : leur territoire –la péninsule de Yamal qui s’étend bien au-delà du cercle arctique, du nord de la Sibérie à la mer de Kara– recèle de riches gisements de pétrole et fournit pas moins de 80% du gaz russe (exploité par Gazprom).
Les routes migratoires des troupeaux sont de plus en plus affectées par les infrastructures liées à l’extraction et à l’exploitation de ces ressources. Cela représente de réels et difficiles obstacles à franchir pour les rennes lors de leur migration. Le méga projet d’exploitation du géant gazier russe « Gazprom » est en cours d’achèvement et les premiers gisements de gaz naturel du champ Bovanenkovo viennent tout juste de démarrer ce mois-ci (mai 2012). Ainsi, chaque année des milliards de mètres cubes de gaz seront acheminés vers l’Europe occidentale : des voies ferrées se construisent…  Les experts de Gazprom ont affiné leurs calculs : les sous-sols de la péninsule de Yamal ainsi que les profondeurs de la mer arctique adjacente recèleraient 55 mille milliards de mètres cubes (55.000.000.000.000 m3) de réserves de gaz, dont seuls 12 mille milliards ont déjà été explorés !
D’autre part, en raison du réchauffement climatique, la fonte du pergélisol (*) va provoquer d’inévitables émissions de grandes quantités de méthane dans l’atmosphère, un gaz à effet de serre largement aussi redoutable que le dioxyde de carbone. Les scientifiques redoutent une future catastrophe mondiale du système climatique si des milliards de tonnes de gaz à effet de serre venaient à s’échapper massivement du pergélisol dans l’atmosphère.
“La toundra est notre foyer et les rennes sont notre vie et notre avenir” disent les Nenets. Mais pour survivre en tant que peuple, ils ont besoin d’un accès libre à leurs territoires et d’un environnement exempt de déchets industriels.

 (*) Le pergélisol constitue une gigantesque réserve de carbone organique, les restes des plantes et des animaux qui se sont accumulés dans le sol au fil des millénaires. Ce stock de carbone est neutralisé par le gel dans le sous-sol, mais avec la fonte du pergélisol, les organismes microbiens commencent à le décomposer et à en libérer une partie dans l'atmosphère.

21.05.2012 : Certains oiseaux marins de l’Arctique s’adaptent (pour le moment) au réchauffement des eaux.

Une équipe des meilleurs spécialistes, conduite par David Grémillet, directeur de projet au CEFE (Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive) du CNRS a étudié durant trois étés, trois colonies de mergules nains situées aux extrêmes de la mer du Groenland et de l’Océan arctique. L’étude a porté sur des zones où la taille et l’abondance du zooplancton varient du fait que les eaux de surface du site le plus chaud diffèrent de 5°C avec celles du site le plus froid. Ainsi dans un communiqué de mardi dernier le CNRS explique que le site au Spitzberg (le plus chaud) « reproduit en quelque sorte le réchauffement simulé pour la fin du 21e siècle dans la zone la plus froide (Groenland oriental) ».
Par cette étude, les chercheurs ont démontré que certains oiseaux marins de l’arctique arrivent encore à compenser le réchauffement en modifiant leur régime alimentaire et en allongeant la durée de leurs voyages en mer, en partant plus loin et plus longtemps afin de s’alimenter dans les zones où la pêche sera plus fructueuse. Il apparaît qu’ils sont toutefois à la limite de leurs capacités d’adaptation…
Les mergules nains figurent parmi les plus petits des oiseaux marins ; ils sont aussi les plus nombreux de l’atlantique-nord, avec 40 à 80 millions d’individus. Pour leur alimentation, ils se sont « spécialisés » dans la pêche aux copépodes (groupe de petits crustacés, libres et parasites : sorte de petites crevettes planctoniques), avec une capture de près de 65.000 individus/jour.
Toutefois, un réchauffement de 5°C, comme étudié,  reste inférieur à celui de 7°C qui est envisagé par les modèles climatiques à l’horizon 2100 en Arctique. Le CNRS précise « Il semble que les mergules sont aujourd'hui à l'extrême limite de leurs capacités physiologiques et comportementales ». Il est donc peu probable que ces oiseaux puissent survivre à une telle hausse des températures si la prévision projetée par les modèles climatiques venait à se réaliser ; leur disparition causerait « un bouleversement majeur des écosystèmes marins de l’Arctique » conclu le CNRS.
N.B. : les travaux de cette étude sont publiés dans la revue M.E.P.S. « Marine Ecology Progress Series »  voir site http://www.int-res.com/.

15.05.2012 : Barrière de glace Filchner-Ronne de la Mer de Weddell en Antarctique, menacée par le réchauffement climatique planétaire.

L’institut allemand Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine vient de mener des études quant à l’évolution de la barrière de glace Filchner-Ronne située en mer de Weddell (à l’Est de la péninsule antarctique).
Il apparaît que cette gigantesque plate-forme de 422.400 km2, qui lors des précédentes observations n’avait pas enregistré de fonte de sa glace liée au réchauffement climatique, serait désormais menacée. Le Docteur Harmut Hellmer, océanographe en charge de la division des sciences du climat de l’Institut polaire allemand qui a publié son étude dans le journal Nature de la semaine passée a déclaré « D’après nos calculs, cette barrière protectrice se désintégrera d’ici la fin du siècle ». Or les grandes barrières de glace qui flottent sur les océans qui entourent l’antarctique procurent un obstacle naturel contre le réchauffement des eaux rongeant la base des grands glaciers provenant du continent. Harmut Hellmer explique « les barrières de glace agissent comme des bouchons de bouteilles pour les étendues de glace qui se trouvent derrière elles … elles réduisent le flux de glace ».
Ainsi, Harmut Hellmer et son équipe font le triste pronostic qu’à l’augmentation annuelle des 1,5 millimètres du niveau mondial des eaux constatée entre 2003 et 2010 du fait de la fonte des glaciers, la seule fonte de la barrière de Filchner-Ronne pourrait bien ajouter 4,4 millimètres par an… cela viendrait s’additionner aux 1,7 millimètres d’augmentation annuelle estimée pour les prochaines décennies.
Le Professeur David Vaughan du British Antarctic Survey (Cambridge), qui est le coordinateur du projet européen « Ice2Se » visant à mieux quantifier la contribution des glaciers et calottes de glaces aux variations futures du niveau des mers, a déclaré que les découvertes de l’institut Alfred Wegener « étaient une preuve supplémentaire que les océans se réchauffant ont un impact important sur les calottes de glace, par opposition aux changements atmosphériques ou aux conséquences de plusieurs décennies de changements sur le long terme ». Toutefois le Professeur Vaughan tempère en se montrant prudent sur les prévisions précises que l’impact pourrait avoir sur le niveau des mers « pour moi, ces chiffres indiquent de ce qui pourrait être plausible … je pense que nous avons besoin de faire plus pour les modèles de calotte glaciaire afin de déterminer exactement quelle augmentation du niveau des mers nous devons attendre, mais ce sont des chiffres plausibles ».
Rappelons que les études du projet Ice2sea alimenteront le cinquième rapport du Giec (*) dont la publication est attendue en 2013/2014, avec comme focus les plans réalisés pour la protection des côtes de l’Europe, notamment dans les zones d’importance économique telles que le port de Rotterdam, ou Londres avec sa digue contre les marées sur la Tamise ; un système élaboré de digues pour les Pays-Bas dont une grande partie du territoire national se trouve en dessous du niveau de la mer.
(*)  GIEC : Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat, mis en place en 1988 à la demande du G7 de l’époque (Allemagne, Canada, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, USA).

07.05.2012 : Antarctique, AST3-1, le plus grand télescope en Antarctique vient d’être installé à la base chinoise de Kunlun.

Les scientifiques de la 28e expédition antarctique chinoise viennent de terminer d’installer et de tester le télescope AST3-1. Il s’agit du premier télescope automatique de fabrication chinoise, capable de surveiller des supernovas (phénomènes liés à l’explosion d’une étoile) et de rechercher des corps célestes situés en dehors de notre système solaire. Le télescope d’une hauteur de 4,5 mètres est situé au sein de la station antarctique de Kunlun (station chinoise inaugurée le 27.01.2009, située à 4087 mètres d’altitude, à 7,3 Km au sud-ouest du Dôme A, sur le plateau Antarctique).
Le télescope a été conjointement développé par l’institut d’optique et des technologies d’astronomie de Nankin et l’observatoire national d’astronomie de l’Académie des Sciences de Chine (CAS). Il possède un miroir primaire de 68 cm de diamètre pour 50 cm d’ouverture effective et fonctionne sous un système optique catadioptrique. De plus, il est équipé de la plus grande caméra CCD du monde, offrant une résolution de 100 millions de pixels !…
Selon les déclarations de Yuan Xiangyan, chef de l’expédition, deux nouveaux autres télescopes  devraient être installés prochainement : l’un en 2013 et le second en 2014. Déjà, début 2008 la Chine avait installé le groupe de télescopes optiques CSTAR au Dôme A, ce qui selon l’équipe de recherche, l’aurait déjà conduit à collecter une bonne quantité de données astronomiques.

30.04.2012 : Nouvelles rassurantes sur la population des manchots empereurs de l’Antarctique.

Jusqu’alors, les manchots empereurs étaient estimés à une population d’environ 300.000 individus (entre 280 et 350.000). Mais en fait, les aptenodytes forsteri (c’est leur véritable nom) seraient près de deux fois plus nombreux.
C’est grâce à des images satellitaires que ces résultats ont été rapportés par des équipes scientifiques américaines et britanniques. Dans un premier temps, trois satellites (Ikonos, Quickbird et WorldView-2) ont été utilisés pour localiser la position des colonies en pourtour côtier antarctique, avec une résolution d’un pixel pour 10 mètres de terrain. Les premiers résultats ont permis de confirmer la présence de trois groupes pour lesquels des doutes subsistaient et a mis en évidence l’existence de quatre autres colonies non encore répertoriées (y compris précédemment avec les satellites Landsat, de résolution moins précise). Par la suite, chaque colonie a été photographiée à une hyper haute résolution : environ 1 pixel pour 61 centimètres de terrain !
Les empereurs, les plus grands  (jusqu’à 1,22 m) et plus lourds (entre 20 et 40 kg) des manchots ont été alors clairement visibles et identifiables sur la glace. Des algorithmes de comptage ont été mis au point, à partir des données satellitaires.
Peter Fretwell, géographe au BAS (British Antarctic Survey), principal auteur de l’étude, souligne "Nous sommes ravis de pouvoir situer et identifier un aussi grand nombre de manchots empereurs avec un décompte de 595 000 de ces oiseaux, soit près du double des estimations précédentes de 270 000 à 350 000" et ajoute "C'est le premier recensement aussi étendu de ces populations de manchots mené à partir d'observations satellitaires".
A noter qu’il s’agit de la toute première étude de recensement d’une population complète, à l’échelle d’un continent, depuis l’espace.

02.04.2012 : "Meteor-1" satellite météo de l’ex-Union soviétique, est tombé en Antarctique après 43 ans de service en orbite.

Meteor-1, premier satellite météorologique de l’ex-Union soviétique, lancé  du cosmodrome de Plaessetsk le 26 mars 1969, est tombé mardi dernier en Antarctique, dans la région de la Terre de la Reine-Maud (80,9 degrés de latitude sud et 5,6 degrés de longitude ouest) après avoir passé 43 années en orbite. Alexeï Zolotukhine, porte-parole des Forces Spatiales Russes, cité par l’agence de presse Ria-Novosti a déclaré « d'après des informations fournies par le Centre principal pour la reconnaissance spatiale, des fragments du Meteor-1 sont entrés dans l'atmosphère terrestre à 02h17 heure de Moscou (lundi 22h17 GMT) ».
Ce satellite de 1400 kilos fournissait des observations sur les systèmes météorologiques, la couverture nuageuse et les champs de glace et de neige de la presque totalité du globe. Il reflétait ou émettait des radiations des parties éclairées ou non de la planète pour les services météorologiques soviétiques. Meteor-1 a été développé dans les années 1960 et avait fonctionné en orbite polaire plus d’an an après son lancement, avant que son système de transfert de vidéos et de données ne s’arrête. Le gouvernement russe envisage de restaurer son réseau de satellites météorologiques pour contribuer à l’évaluation des conditions météorologiques et climatiques de tout son immense pays.

14.03.2012 : Antarctique, des intrus dans les poches des voyageurs et des chercheurs.

Chercheurs, scientifiques et voyageurs en Antarctique, sans le savoir, portent sur eux des graines végétales qui risquent de bouleverser l’écosystème du continent glacé, en disséminant des plantes envahissantes au détriment de la flore locale.
Steven Dhown et son équipe de l’université Stellenbosch (Afrique du Sud) et les français Yves Frénot de l’IPEV (Institut polaire Paul-Emile Victor) et Marc Lebouvier du CNRS/Université de Rennes-1, ont interrogé durant près de deux années plus de 5600 personnes se rendant en Antarctique par avion ou bateau. Ils ont constaté que l’introduction involontaire est estimée à une moyenne de dix graines par visiteur... Or c’est plus de 30.000 personnes par an qui se rendent sur le grand continent blanc (visiteurs, touristes, scientifiques, chercheurs).  Il apparaît que les touristes avaient moins de graines (10%) que les scientifiques travaillant sur les bases (de 40% à 50%).
Le réchauffement climatique pourrait amplifier l’effet et soumettre l’Antarctique et ses îles à une colonisation involontaire par certaines plantes agressives.
Si ce problème d’espèces envahissantes se pose au niveau mondial, « il est particulièrement sensible dans les îles subantarctiques ou en antarctique où les écosystèmes sont particulièrement fragiles » précise Marc Lebouvier.
Il devient important de renforcer les mesures de prévention, en particulier par un contrôle du nettoyage attentif des effets, vêtements, bottes et bagages de tous visiteurs arrivant en Antarctique.
L’étude menée devrait fournir aux signataires du Traité sur l’Antarctique (Washington, 1959) et du Protocole pour la Protection de l’environnement (Madrid, 1991) des bases de réflexion pour déterminer des mesures propres à minimiser les risques d’invasion biologique sur le grand continent blanc.

29.02.2012 : Greenpeace, HSI et le WWF pour la sanctuarisation de la mer de Ross en Antarctique.

Greenpeace, Humane Society International et le WWF viennent  d’appeler à la création de la plus grande réserve marine du monde, en Antarctique, pour protéger la Mer de Ross de la pêche industrielle qui menace son écosystème.
The Antarctic Ocean Alliance, une coalition réunissant seize ONGs, propose de sanctuariser une zone de 3,6 millions de kilomètres carrés dans les eaux du plateau continental antarctique. Cette région est menacée par une pêche intensive qui ne cesse de s’accroître à mesure que les stocks de poissons diminuent autre part. Lors d’une présentation de la proposition à Wellington (Nouvelle-Zélande), le conseiller américain de l’alliance, Chuck Fox, a déclaré « La mer de Ross est l’un des environnements marins des plus extraordinaires et il reste relativement préservé ».
Quant à la Nouvelle-Zélande et aux USA, ils ont précisé leurs propres projets de conservation marine, sans toutefois proscrire la pêche commerciale. L’organisme intergouvernemental chargé de la gestion des mers australes, le CCAMLR (Commission for the Conservation Antarctic Marine Living Ressources) doit établir cette année un réseau de réserves marines. Toutefois l’alliance réclame davantage de transparence dans les travaux et décisions du CCAMLR qui prend ses décisions à huis clos. Pour ce faire elle a lancé une pétition signée par Richard Branson (fondateur de Virgin) et Edward Norton (acteur américain). Chuck Fox explique [selon l’AFP] « c’est une aubaine pour exercer une pression et envoyer le signal que des millions de gens surveillent ce processus en disant : ‘ne nous décevez pas’ ».

27.02.2012 : Incendie dans la base « Comandante Ferraz » (Ile du Roi-Georges, Shetland du Sud en Antarctique).

Samedi dernier, un incendie suivi d’une explosion s’est déclaré dans la base scientifique brésilienne « Comandante Ferraz » située sur l’île du Roi-Georges (Shetland du Sud) en Antarctique (au nord de la péninsule). Les flammes ont détruit près de 70% des installations. Le sinistre a démarré dans la salle des générateurs électriques. En tentant de combattre le feu, deux militaires de la Marine Brésilienne ont péri et un troisième est blessé.  Au-delà des pertes matérielles, c’est un très grand nombre de données scientifiques qui ont disparu avec l’incendie. Celso Amorim, ministre brésilien de la Défense, a déclaré « Tout le cœur de la base a été perdu, là où les installations étaient concentrées. L’étendue exacte des dégâts doit encore être évaluée, mais nous pensons que nous avons pratiquement tout perdu ».  La base, établie en 1984 menait des recherches scientifiques sur les écosystèmes côtiers et marins ; selon un spécialiste, les 40 scientifiques et militaires ont tous été évacués par transfert vers Punta Arenas et le travail de la base pourrait être suspendue pour au moins une année.

24.01.2012 : Mission d’inspection conjointe américano-russe en Antarctique.

Un communiqué de samedi dernier du département d’Etat américain vient d’annoncer l’organisation imminente de la première mission conjointe américano-russe en Antarctique destinée à s’assurer que la clause d’usage pacifique du Continent prévue au Traité de l’Antarctique est bien respectée.
Pour cela, les Etats-Unis et la Russie profiteront de l’actuel été austral et enverront dès lundi prochain et pour environ une semaine une équipe commune pour inspecter les stations étrangères, les installations et les équipements utilisés sur le grand continent blanc. La mission devra s’assurer que les signataires du Traité de l’Antarctique se conforment à leurs engagements. Rappelons que ce traité, signé le 1er décembre 1959 (entré en vigueur le 23 juin 1961), réserve le continent aux seules activités pacifiques et garantit la liberté de recherche scientifique. De plus, les 49 pays signataires (*) s’engagent à limiter l’impact de leurs activités sur l’environnement.
La dernière mission d’inspection en Antarctique était américaine et remonte à 2006.
(*)  >> 28 membres consultatifs (en capital les pays signataires initiaux) :  AFRIQUE DU SUD, Allemagne, ARGENTINE, AUSTRALIE, BELGIQUE, Brésil, Bulgarie, CHILI, Chine, Rép.de Corée, Equateur, Espagne, Finlande, FRANCE, Inde, Italie, JAPON, NORVEGE, NOUVELLE-ZELANDE, Pays-Bas, Pérou, Pologne, ROYAUME-UNI, Russie(ex-URSS), Suède, Ukraine, Uruguay, USA.
>> et 21 membres non consultatifs : Autriche, Belarus, Canada, Colombie, Corée Rép.démoc.popul, Cuba, Danemark, Estonie, Grèce, Guatemala, Hongrie, Malaisie, Monaco, Papouasie Nouvelle Guinée, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Suisse, Tchéquie, Turquie, Venezuela.

16.01.2012 : Dimanche 15 janvier 2012 à 14H40 (heure française), fort séisme au large de l’Antarctique.

Ce dimanche 15 janvier 2012 à 13H40 GMT (14H40 en France), à la pointe méridionale de l’amérique du Sud, au large de l’Antarctique à moins de 400 miles de la station américaine de Palmer, un fort tremblement d’intensité mW de 6,5 (magnitude du moment) a été enregistré à une faible profondeur marine (1 kilomètre). C’est l’institut d’études géologiques des Etats Unis « USGS (United States Geological Survey) », qui se consacre aux sciences de la terre avec notamment la mission de surveillance de l’activité sismique en territoire américain et à travers le monde, qui rapporte cette information, en précisant toutefois qu’aucune alerte au tsunami n’a été émise.

14.01.2012 : Festival International du Film Polaire –édition 2012–, les 21 et 22 janvier 2012 à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon.

Le « Festival International du Film Polaire »  dérive quelque peu vers le sud… Depuis 1989, date de sa création sous le nom de « nuits polaires », ce festival jusqu’alors parisien a établi ses quartiers hivernaux 2012 à Lyon !  Désormais, chaque année paire, la « métropole Rhône-Alpes » accueillera ce rendez-vous polaire, et ce, de façon alternée avec Paris pour les années impaires.
C’est en effet les 21 et 22 janvier 2012, à l’amphithéâtre Charles Merieux de l’E.N.S. de Lyon que  se tiendra cette traditionnelle manifestation organisée par GNGL : Deux jours de projection à l’issu desquels seront remis deux récompenses :

Comme à chaque édition, le festival sera l’occasion unique de découvrir le monde polaire à travers des documentaires, films d'aventure, récits d'explorations, sans oublier un bon nombre de débats animés par les meilleurs spécialistes.
Il y aura aussi notamment une rétrospective sur Thierry Robert (glaçon d'or 2010 avec Under the pole), la projection du film de l'expédition Tara Voyage au coeur de la machine climatique, la projection du film Kabloonak de Claude Massot...
Le programme complet (et tarif) est disponible sur la page internet de l’organisateur, en cliquant sur le lien suivant (ou à recopier dans votre navigateur) : http://www.festivalfilmpolaire.com/festival.html

13.01.2012 : De nombreux bébés phoques meurent par l'absence de glace causée par le réchauffement climatique.

Après avoir été la proie des chasseurs, l’avenir des phoques semblait s’embellir depuis que la Russie –premier importateur mondial de peaux de phoques du Groenland– avait pris la décision d’en interdire totalement le commerce depuis le 20 août 2011.
Seulement voilà : d’après des chercheurs américains, le phoque reste menacé car il est victime collatérale du réchauffement climatique et de la fonte de la banquise arctique. En effet, la surface des glaces recouvrant une part de l’atlantique-nord où les phoques du Groenland élèvent leurs petits a diminué chaque décennie d’environ 6% depuis 1979 (date du début d’observation par satellite). Selon le journal scientifique PLoS One, ce changement a causé la mort de générations entières de bébés phoques. Il serait établi qu’il existe un lien de causalité direct entre la diminution, voire la disparition de la glace et le nombre des bébés phoques retrouvés morts sur les rives du golf du Saint-Laurent au Canada. David Johnston (chercheur scientifique en conservation marine à l’Université de Duke - Caroline du Nord) souligne « le taux de mortalité que nous observons dans l’Est du Canada est dramatique » et ajoute que si aucune mesure efficace n’est prise pour enrayer l’effet de l’actuel réchauffement climatique « cela pourrait mettre en question la résistance de la population et la survie de l’espèce ».

07.01.2012 : découverte d’un « monde perdu » abritant de nouvelles espèces dans les profondeurs de l’Antarctique.

Des chercheurs britanniques explorant la côte Est de l’Antarctique viennent de découvrir à 2.500 mètres de profondeur une vingtaine de nouvelles espèces de crabes, pieuvres et autres étranges espèces sous-marines. Ces zones obscures abyssales abritent des sources chaudes projetant des liquides d’une température pouvant approcher 380°.
Alex Rogers, de l’Université d’Oxford et principal auteur de cette recherche a précisé « Il s’agit d’un monde perdu, chaud et obscur … Ces sources accueillent des animaux qu’on ne trouve nulle par ailleurs sur la planète et qui tirent leur énergie non pas du soleil mais d’éléments chimiques tels que le sulfure d’hydrogène ».
Grâce à un véhicule télécommandé les scientifiques ont pu découvrir cet écosystème nouveau ou vivent des animaux d’allure insolite dans les eaux glacées légèrement réchauffées par les volcans sous-marins de la région : étoile de mer à sept branches, escargot de mer, crabe « yéti » aux pinces gigantesques, mais aussi des anémones de mer. Dans les eaux glacées de profondeur antarctique, ces espèces n’avaient en théorie aucune chance de survivre… sauf que les volcans sous-marins de la région réchauffent quelque peu la température aquatique.
Le détail de ces nouveaux animaux référencés a été publié par les chercheurs des Universités d’Oxford, de Southampton et de la DBA (Division Britannique de l’Antarctique) dans la revue scientifique mise en ligne mardi dernier « PLoS Biology ».
Ainsi, au fin fond de l’Antarctique, des communautés entières d’organismes marins énigmatiques et ignorés jusqu’alors prospèrent… et les découvertes ne sont probablement pas terminées !

02.01.2012 : Videopoles.fr… regard sur l’année passée !

L'année 2011 marque une augmentation de 29% du trafic videopoles.fr par comparaison avec l’an passé… avec près de 80 % de visiteurs fidèles, soit une base d’environ 15.000 contacts ! (sources google)
La France représente 75,8% du trafic, puis l’Europe (autre que France) 8,7%, le Canada 8,2%, les USA 2,8% ; 69 pays d’Amérique du Sud, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie se partagent les 4,5% restants (de la Corée au Venezuela ; d’Afrique du Sud à l’Islande, et même… les îles Caïmans !!)

Dans le même temps les photos de videopoles (©BernardBreton) ont fait leurs apparitions dans de nombreux ouvrages français et étrangers :
   . Les animaux des pôles - Edition Piccolia,
   . Les bébés animaux - Edition Piccolia,
   . Posters à colorier - Edition Piccolia,
   . Ma première Encyclopédie des animaux - Edition Parragon,
   . Réviser son bac – parution hors série du journal Le Monde
   . Emperor penguins of the antarctic - Edition PowerKids,
   . Weather and seasons - collection "Our earth"  Edition PowerKids,
   . Coastlines around the world - collection "Geography now" Edition Wayland,
   . Islands around the world  - collection "Geography now" Edition Wayland,
   . Playway to english - Cambridge University,
   . Tierparadiese unserer erde Meere - Edition Bertelsmann,
   . Encyclopaedia Britannica
   . Water voices from around the world - Edition W.E. Marks, Préfacé par Kofi Annan  et Mikhaïl Gorbatchev,

et ont servi de support à des campagnes publicitaires :
   . « Bougeons écologique… prenons le bus » STIF – STIVO réseau francilien,
   . « C’est la rentrée, A très vite à Marineland » Parc Marineland Antibes,
   . «  PC tout en un » Micro Hebdo.

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01.01.2012 : Meilleurs vœux 2012 !

meilleurs voeux pour l'année 2012

voeux 2012

… 366 jours à votre disposition !!... bonnes lectures et consultations sur videopoles.fr !

........................................................................................................................................meilleurs voeux 2011

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