ACTUALITE POLAIRE 2013
 

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11.05.2013 : Océan Arctique, acidification en forte progression.

L’arctique est sans doute l’océan le plus vulnérable de la planète : Ses eaux froides absorbent davantage de CO2 (dioxyde de carbone) et son alimentation en eau douce venue de rivières et de fonte des glaces le rend moins apte à neutraliser chimiquement les effets acidifiants du dioxyde de carbone. Par ailleurs, la fonte accrue de la banquise en été découvre des superficies marines toujours plus vastes, contribuant ainsi à un surcroît d’absorption.

Lors d’une conférence internationale lundi dernier à Bergen (Norvège), des scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme sur l’acidification rapide représentant un phénomène lourd de menaces pour le fragile écosystème de l’Arctique. L’acidité des eaux de la planète a progressé de 30% depuis le début de l’ère industrielle, une situation inégalée depuis 55 millions d’années… et la situation n’est pas prête de s’arranger note Richard Bellerby, chercheur norvégien principal auteur d’un rapport scientifique ad’hoc. Selon son analyse, même en stoppant aujourd’hui les émissions de CO2, des dizaines de milliers d’années seraient nécessaires avant que les océans ne retrouvent leur niveau d’acidité d’il y a 200 ans (d’avant ère industrielle).

Encore mal connue et d’ampleur différente selon les zones, en Arctique l’acidification croissante fait courir un danger pour les coraux, mollusques et autres organismes à coquille dont la capacité de calcification est perturbée. Certains organismes marins (ophiure, sorte d’étoile de mer) sont directement menacés d’extinction ; à contrario d’autres espèces pourraient trouver profit de cette situation. Sam Dupont de l’Université de Göteborg (Suède) rappelait toutefois que « l’incertitude ne doit pas être une excuse à l’inaction  »

Les scientifiques ont appelé à repositionner la lutte contre le changement climatique au centre des priorités politiques, déplorant qu’elle ait été éclipsée par la crise bancaire et économique. Carol Turley du Laboratoire d’études marines de Plymouth (GB) a confirmé « on doit se projeter au-delà de la crise bancaire ».